Ce 25 décembre un peu après midi, un câble sous-marin entre la Finlande et l’Estonie a été déconnecté du réseau. Ce câble Eastlink 2 serpentant dans la mer Baltique transportait de l’électricité : depuis sa coupure, les capacités transfrontalières entre les deux pays sont réduites à 358 MW, au lieu de 1 016 MW en temps normal. Autant dire que l’incident est susceptible de provoquer de sérieux problèmes d’approvisionnement électrique en Estonie et en Finlande.
Les actes de sabotage se multiplient en mer Baltique
L’opérateur finlandais du système de transmission, Fingrid, estime que la panne va durer jusqu’en août prochain, le temps de réaliser les travaux de réparation. En cause : un pétrolier enregistré aux Îles Cook, l’Eagle S, soupçonné d’avoir laisser traîner son ancre afin de sectionner les câbles se trouvant dans les fonds marins. Les autorités finlandaises ont intercepté le navire en mer pour le conduire dans les eaux territoriales et mener leur enquête.
Les ancres du navire étaient absentes, l’équipage les aurait donc utilisées pour endommager les infrastructures sous-marines. « Une ancre du navire sous enquête est à l’origine des dégâts », assure le directeur du bureau national d’enquête. Le navire transportait du pétrole russe vers l’Égypte et ferait partie de la « flotte fantôme » du pays qui compterait environ 600 bâtiments.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a deux ans, les sanctions occidentales réduisent drastiquement les capacités d’exportation de l’énergie russe. Le pays a cependant trouvé cette parade qui lui permet de continuer à vendre son pétrole à des pays peu regardants — et d’engranger des devises indispensables au financement de la guerre en Ukraine. L’Eagle S ne faisait pas partie des quelque 79 navires enregistrés sur la « liste noire » européenne.
Alexander Stubb, le président finlandais, a très clairement accusé la Russie de ce sabotage : « Il est nécessaire de pouvoir prévenir les risques posés par les navires appartenant à la flotte fantôme russe », a-t-il déclaré, avant de rappeler que la Finlande avait les moyens de répondre à de telles situations. Néanmoins, la coopération internationale demeure indispensable. L’Union européenne et l’OTAN ont rapidement accepté de prêter main forte.
L’histoire rappelle un incident similaire remontant à novembre dernier, durant lequel deux câbles internet sous-marins ont été coupés là aussi en mer Baltique, cette fois par un navire chinois. Un acte de sabotage derrière lequel se cacherait la Russie.
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Source : FT