La réalité virtuelle peut être ludique et poétique : prononcez un mot devant un micro, et vous verrez chacune des lettres s’écouler une à une dans une bassine d’eau reproduite sur un écran, “comme une feuille dans un ruisseau”, observe l’organisateur de la manifestation Laval Virtuel. Au pouvoir familier de la parole s’ajoute celui de générer des lettres, simplement par l’émission de sons. De quoi donner envie d’aller réveiller Apollinaire pour qu’il énonce ses calligrammes, en temps réel, avec cette animation baptisée Flotting words. D’origine japonaise, de même que d’autres trouvailles en provenance du pays des Haïkus, ces ?”uvres seront exposées à Laval
www.laval-virtual.org
du 19 au 23 juin. Les unes inspirées par les muses de la musique comme la harpe virtuelle Iamascope ou Omniprésence, ensemble de 200 cloches actionnées par un micromoteur qui forme un mur instrumental ; les autres, ludiques, telles les bulles virtuelles projetées sur un écran qui rebondissent sur les visiteurs dès lors que leurs ombres les a effleurées. Enfin, Imagine the net permet d’alimenter les tête-à-tête, quel que soit le sujet. Par exemple, alors que vous avouez vos sentiments à votre moitié, un ordinateur indiscret sélectionne un mot-clé, comme “chéri”, et recherche sur la toile toutes les informations relatives à l’amour.Pour tester ces expériences de réalité virtuelle, il faut donc se rendre dans la ville native du Douanier Rousseau, située à 90 minutes de Paris, en voiture (un peu moins en TGV). Et se préparer à un petit bain de foule. Les organisateurs attendent, comme en 2001, 8 000 visiteurs dont près de 5 000 professionnels. Les intervenants ?” français et étrangers ?” animeront pas moins de 30 conférences. Ainsi le professeur Marescaux narrera sa première opération chirurgicale à distance. Au cours de cette 4e édition, seront également présentés sept projets européens dont Archéoguide, qui devrait voir le jour aux prochains JO d’Athènes. Utilisant le principe de la réalité augmentée, les utilisateurs pourront visualiser l’Acropole, telle qu’elle a été construite à l’origine.Du côté des stands des sociétés, sur 3 000 m2 d’exposition, nul doute que les fous du volant essayeront le simulateur de la Citroën Xsara, Microcokpit, qui permet de modifier en temps réel, par exemple, la couleur. De leur côté, les artistes en herbe pourront sculpter une matière virtuelle… et ainsi visualiser l’objet, avant de le créer “pour de vrai”.Enfin, il sera possible de voir l’expérience du théâtre immersif proposé par les Belges
www.depinxi.be
qui devrait rallier tous les visiteurs : munis d’un joystick, ils pourront non seulement assister à la reconstitution d’une cinquantaine de tableaux du Douanier Rousseau, mais aussi interroger le natif de Laval (mort en 1910) au sujet d’un élément ou d’un personnage. En somme, une visite guidée interactive, individuelle ou en groupe, qui permettra d’en savoir plus sur l’univers naïf du peintre. Reste que le grand public ne pourra pas expérimenter concrètement toutes les ?”uvres de réalité virtuelle, dont un certain nombre sont à réserver aux professionnels. Et plus surprenant : le site de cette Virtual Laval n’est manifestement pas à la hauteur des performances présentées.
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