En un peu plus d’un mois, le numéro un mondial des téléphones portables a bien amorcé sa diversification. Celle-ci a franchi hier lundi 1er octobre une nouvelle étape avec le rachat de Navteq, un éditeur de
logiciels de cartographie pour quelque 8 milliards de dollars (5,7 milliards d’euros). Nokia, encore peu habitué aux acquisitions de cette taille, s’est dernièrement offert
Twango pour un peu moins de 100 millions de dollars ou encore
Loudeye pour 60 millions de dollars. Pourtant, le rachat de Navteq ne doit pas surprendre.Depuis quelque temps déjà, le Finlandais lorgne du côté de la géolocalisation. Le 29 août dernier, Nokia lançait une pléthore de nouveaux services Internet payants sous une nouvelle
marque, Ovi. Celle-ci regroupe le téléchargement de musique, les jeux et le service de géolocalisation maison, Nokia Maps, né au
début de l’année. Une application embarquée sur les téléphones du constructeur permet d’avoir accès à des fonctions de guidage vocal, sur les Nokia équipés d’un récepteur GPS interne ou externe.Dans le même temps, le numéro un de la téléphonie mobile lançait un GPS autonome, le Nokia
500 Auto navigation. Un produit aux applications classiques tels le Bluetooh, la gestion des POI (adresses utiles, localisation des
radars fixes,etc.).
Un achat jugé très coûteux
Aujourd’hui, l’Américain Navteq fournit des données cartographiques couvrant 69 pays. Des informations utilisées dans les GPS autonomes de nombreux fabricants (LG, Navigon, Acer…), dans les systèmes de navigation embarqués à bord
des véhicules (comme ceux de Peugeot, par exemple), mais également sur www.traffic.com, le site maison qui dispense des informations sur la circulation dans les grandes métropoles américaines.Une fois le rachat conclu, après approbation des autorités de la concurrence, Navteq continuera son activité comme une société indépendante.Malgré ces synergies entre le constructeur et l’éditeur, les marchés sont restés atones à l’annonce de l’opération. Le cours de Nokia à New York n’a grimpé que de 0,08 % hier pour clôturer à 37,96 dollars. Certains cabinets
d’analystes trouvent l’acquisition bien trop onéreuse pour une société ayant réalisé l’année dernière 582 millions de dollars de chiffres d’affaires et 110 millions de bénéfices. D’autant plus que le concurrent de Navteq, Tele Atlas, en
cours de rachat par le fabricant de GPS TomTom, n’est valorisé que 1,8 milliards d’euros.Martin Gartner, analyste directeur de la branche intelligence sans fil chez Ovum, conclut dans un communiqué de presse : ‘ C’est une grosse acquisition et elle laisse le portefeuille des services Internet de
Nokia plutôt déficitaire. Nous sommes certains que de nombreux responsables de Nokia auraient aimé bénéficier de l’injection de 8 milliards de dollars pour développer leurs secteurs. ‘
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