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En s’associant à l’application Wehe, l’Arcep veut traquer les entorses à la neutralité du Net

L’autorité des télécoms s’est alliée avec l’université américaine à l’origine de l’application Wehe. Celle-ci permet de détecter si un opérateur bride ou priorise son trafic en fonction du service utilisé.

Comment savoir si votre opérateur bride certains services en ligne ? A cette question, l’Arcep répond en adaptant à la France l’application Wehe. Conçue par la Northeastern University de Boston et disponible depuis plusieurs mois aux Etats-Unis, elle procède à des tests de débit sur certains des services les plus gourmands en bande passante : YouTube, Amazon, Netflix, Skype, Spotify et Vimeo.

La collaboration entre l’université américaine et l’autorité française en charge des télécoms a d’ailleurs permis d’adapter cette offre. Dans la version originale, on retrouvait par exemple NBC Sports, un service indisponible en France.

Comparer le trafic réel au trafic chiffré

C’est surtout sur la partie technique que l’Arcep a permis des progrès. La fiabilisation de l’outil a été améliorée grâce à « la réduction du nombre de faux positifs ». Une « nouvelle fonctionnalité d’identification des éventuelles règles de Deep Packet Inspection à l’origine d’un potentiel bridage ou priorisation » a été développée. Enfin, l’outil est désormais hébergé en France, tandis que son adaptation en français a été réalisée.

Dans les faits, Wehe simule donc l’utilisation du service pour que ce dernier traite le trafic comme s’il était réellement produit par un utilisateur habituel. Dans une deuxième étape, Wehe envoie le même trafic de manière chiffrée pour que le contenu soit invisible pour l’opérateur. Les débits des deux opérations sont alors comparés pour savoir si l’opérateur priorise ou ralentit le trafic de l’utilisateur en fonction du service vers lequel il est dirigé.

L’Arcep et l’université pourront alors analyser les données pour connaître les comportements des opérateurs auprès de certains services. On se souvient par exemple que pendant des années, les abonnés Freebox ont été victimes de débits faméliques sur YouTube. Jusqu’à ce que Free signe enfin un accord avec Google dont la concrétisation fut la Freebox Mini 4K sous Android TV.

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Jean-Sébastien Zanchi