John Legere, serait-il le Xavier Niel américain ? Le PDG de T-Mobile US a annoncé que l’opérateur américain lancera une offre inédite le 23 juin prochain : chaque particulier pourra commander un iPhone 5s sur internet, qu’il utilisera de façon illimitée – excepté pour les appels internationaux – pendant 7 jours. Au terme de cette période d’essai totalement gratuite, il pourra choisir de rester chez son opérateur (et rendre le téléphone dans l’une des boutiques T-Mobile) ou de le quitter. Pourrions-nous voir débarquer ce genre d’initiatives sur le marché français ?
Une offre transposable au marché hexagonal ?
Selon Me Cécile Dekeuwer, avocate en droit international des affaires chez D2K Avocats et ancienne responsable juridique de LG France, une telle hypothèse n’est pas à exclure. La loi le permet à ceci près qu’elle encadre mieux les droits du consommateur : « L’un des principaux enjeux serait la facilité avec laquelle il serait possible de rendre le téléphone, avec des principes de base comme la prise en charge d’éventuels frais de retour ». Selon l’avocate, « le principal risque est d’être accusé de vente forcée, en faisant en sorte qu’il soit compliqué pour le client de retourner le téléphone et de renoncer à souscrire à l’offre ».
D’autre part, la loi française prévoit déjà un droit de rétractation sur les commandes en ligne, qui vient d’être allongé à 14 jours. La spécificité d’une offre de prêt similaire résiderait donc plutôt dans la simplicité de la démarche (pas de signature de contrat, simple dépôt de garantie, livraison rapide et retour en magasin) que dans de réelles nouvelles possibilités pour le consommateur.
Si les différents opérateurs français n’ont pas communiqué sur le sujet, Bouygues Télécom a cependant rappelé qu’une offre de même nature avait été lancée fin 2013, dans le but de faire la promotion de la 4G. Les clients potentiels avaient ainsi eu la possibilité de souscrire un forfait haut débit, en payant le mobile au comptant. Au bout d’un mois, ils étaient libres de décider de le garder (en s’engageant sur 24 mois) ou de le résilier en se faisant rembourser le mobile. L’offre entrainait donc malgré tout la signature d’un contrat, contrairement à celle de T-Mobile.
T-Mobile, le trublion américain
Depuis quelques mois, l’opérateur appartenant à Deutsche Telekom a adopté une stratégie très agressive à l’image de celle adoptée par Free en France : alors qu’il annonçait inclure les données gratuites à l’étranger dans tous ses forfaits à l’automne dernier, il a indiqué hier que l’utilisation des principaux services de streaming musical (Spotify, et iTunes Radio entre autres) ne serait plus décomptée du forfait données.
Cette politique semble porter ses fruits : en attirant plus de 2.4 millions de nouveaux clients au premier trimestre, T-Mobile fait mieux que ses trois autres concurrents réunis. Celui qui est actuellement quatrième dans la course des opérateurs veut-il réellement se relancer ou simplement se faire beau pour une dernière ligne droite, avant une possible fusion avec Sprint, troisième opérateur américain ?
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