Et si la solution française de paiement sécurisé par carte à puce sur internet était morte avant même d’avoir décollé ? Lancée officiellement le 18 avril dernier par Marylise Lebranchu, alors secrétaire d’Etat à la Consommation, Cyber-Comm n’a, jusqu’ici, séduit que quarante-cinq sites marchands. Et seuls vingt-cinq d’entre eux ont déjà intégré Cyber-Comm à leur plate-forme de paiement. Mais plus grave encore, les banques, principales actionnaires de la société, qui devaient diffuser le terminal de paiement auprès de leurs clients, n’ont jamais communiqué à ce sujet. Le boîtier est tout de même en vente chez des détaillants tels que Surcouf à 449 francs pièce, alors que, à l’origine, le prix public devait osciller entre 250 et 400 francs.Quand le navire coule, on débarque le capitaine. Cyber-Comm cherche donc un nouveau PDG pour succéder à Hervé Gouezel. En attendant, l’intérim est assuré par Michel Renault, président du GIE Cartes bancaires. “Les banques m’ont demandé de prendre la présidence à titre intérimaire afin d’en valider le projet, affirme Michel Renault. J’ai accepté parce qu’elles m’ont expressément confir-mé leur soutien et leur engagement.” Un engagement fort, qui s’est malheureusement manifesté par l’échec de l’augmentation du capital d’un peu plus de 40 mil-lions de francs. Sur les vingt actionnaires du départ, seuls huit banques et deux partenaires techniques ont accepté de suivre, France Télécom et Gemplus.Par ailleurs, les grands émetteurs de cartes bancaires (Visa, Mastercard et Europay) se désintéressent de SET (Secure Electronic Transaction), le protocole à la base de Cyber-Comm, pour se tourner vers d’autres solutions de sécurisation, plus simples techniquement à mettre en ?”uvre. En France, le GIE Cartes Bleues vient d’annoncer son intention de développer une solution de paiement en ligne ne nécessitant pas la transmission du numéro de la carte de crédit. Baptisée carte virtuelle dynamique, elle devrait être disponible au cours du deuxième semestre 2001. L’avenir de Cyber-Comm s’obscurcit un peu plus.
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