Et si les deepfakes pouvaient finalement être utiles ? En Inde, un candidat aux élections législatives de Delhi a publié trois vidéos étonnantes. Manoj Tiwari y critique le gouvernement sortant d’Arwind Kerjiwal en trois langues différentes, sans pourtant toutes les parler.
La version originale en hindi.
Une seule de ces vidéos de 44 secondes est pourtant bien réelle, celle où il parle en hindi. Les deux autres – en anglais et en haryanvi (une langue de l’État de Haryana) – sont des deepfakes de Manoj Tiwari, doublé par un imitateur lisant une traduction de ses propos.
La version deepfake en anglais.
Le consentement rend-il la démarche honnête ?
Aucune manipulation derrière cette initiative, comme cela peut souvent être le cas. C’est en effet son équipe de campagne qui a fait appel à The Ideaz Factory pour créer ces vidéos. D’après l’analyse d’un chercheur du Rochester Institute of Technology (État de New York), interrogé par Vice, la société indienne a très certainement basé ses travaux sur le code « vid2vid » mis au point par Nividia.
Cela a permis à Manoj Tiwari de s’adresser à davantage d’électeurs potentiels. La vidéo a ainsi été distribuée au sein de 5 800 groupes WhatsApp, touchant approximativement 15 millions de personnes.
C’est la première fois que cette technologie de contrefaçon de vidéos est utilisée à l’initiative de la personne qui y figure. D’après une étude de la société de cybersécurité néerlandaise Deeptrace, 96 % des vidéos de deepfake sont pornographiques et non consenties.
Reste désormais à déterminer si un deepfake consenti est moins grave que s’il ne l’est pas. Une vidéo doublée de la sorte est forcément plus visionnée que si elle était sous-titrée. Cette retouche vidéo est-elle plus ou moins grave que la retouche Photoshop d’un portrait de candidat sur une affiche de campagne ? C’est un vaste débat qu’ouvre cette nouvelle pratique qui donnera certainement des idées à d’autres politiques…
Source : Vice
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