Finies les petites acquisitions au coup par coup. Place aux grandes man?”uvres. Besoin d’accession aux projets internationaux oblige, les grandes SSII françaises s’émancipent. Après Cap Gemini il y a quelques mois, c’est au tour d’Atos de fusionner avec un industriel étranger. La SSII, issue du rapprochement d’Axime et de Sligos en 1996, a choisi Origin, la filiale services informatiques du groupe néerlandais Philips.
Annoncée en début de semaine, la fusion devrait être effective en novembre et donnera naissance à un groupe de 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires (Pro Forma, exercice 1999) employant 27 000 salariés dans plus de trente pays. L’accord prévoit que les actionnaires d’Origin-Philips à 98 % et les salariés à 2% échangent leurs titres pour une participation de 49,9% dans la nouvelle entité. Le montant de la transaction s’élève ainsi à environ 2,6 milliards d’euros. Le groupe Philips s’engage en outre à réduire sa participation dans la nouvelle entité en dessous de 35 % d’ici à la fin 2002. Pour cette échéance, l’objectif principal des nouveaux dirigeants est d’accroître rapidement la marge d’exploitation : de 6% en 2000 à 10%.
Une complémentarité présentée comme extraordinaire
ur le papier, l’accord présente de nombreux atouts. La nouvelle entité, baptisée Atos Origin, atteint le troisième rang des sociétés de services européennes cotées en Bourse.
Bernard Bourigeaud, ex-PDG d’Atos et président du directoire du nouveau groupe, s’est par ailleurs félicité de la “ complémentarité extraordinaire” entre les deux sociétés. D’un point de vue métier d’abord : Atos est en effet présent sur les domaines de la gestion de la relation client, le commerce électronique dans la banque et les télécoms. De son côté, Origin a largement investi le secteur des progiciels de gestion intégrés pour l’industrie ” high-tech ” et de process. Sa maison mère Philips constituant un marché captif à hauteur de 40% du chiffre d’affaires.
Géographiquement ensuite : “Les deux sociétés n’avaient pas la taille critique en dehors de leur pays d’origine. Outre les Pays Bas et la France, l’ensemble est désormais bien positionné en Allemagne, en Espagne et en Italie “, souligne Jean-François Perret, du cabinet d’études Pierre Audoin Conseil.
Néanmoins le tableau n’est pas totalement aussi idyllique. Comme n’a pas manqué de l’exprimer la communauté boursière en saluant la nouvelle de la fusion par une baisse du titre de 7 %, mardi dernier. Le niveau de rentabilité d’Origin (marge d’exploitation de 4% prévue en 2000) a particulièrement souffert du retournement du marché des PGI. L’entité a également vécu de nombreuses restructurations au cours des trois dernières années. Et sa maison mère, Philips, ne cachait pas son intention de se désengager de cette activité jugée non stratégique. Enfin, le conseil fait également figure de maillon faible dans la nouvelle entité. Un défaut qui devrait être corrigé, selon le nouveau PDG, via “l’acquisition de sociétés de conseil verticalisées ” .
De nouvelles conquêtes seraient donc déjà prévues.
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