En Europe, le choix du navigateur par défaut sur iOS et Android profitent aux alternatives

En vertu du règlement européen sur les marchés numériques (DMA), les contrôleurs d’accès que sont Apple, Google et Microsoft doivent proposer aux utilisateurs de leurs plateformes (iOS, Android et Windows) la sélection d’un navigateur par défaut. Chez Apple, lancer Safari après l’installation d’iOS 17.4 affiche une liste de navigateurs. Du côté de Google, ce panneau de sélection apparait sur les Pixel ; les smartphones Android des autres constructeurs suivront dans les prochains mois. Enfin, chez Microsoft, le choix est proposé lors de la configuration de Windows.

Tout le monde ne choisit pas Safari

Lorsque les utilisateurs ont le choix, ils ne sélectionnent pas nécessairement le navigateur du contrôleur d’accès. On a déjà vu les résultats positifs de ce changement dans iOS pour Brave, qui a enregistré une hausse significative des installations. Il en va de même pour Aloha, où le nombre d’utilisateurs dans l’UE a grimpé de 250 % au mois de mars. L’Union européenne est désormais le second marché pour le navigateur chypriote, alors qu’elle était 4e avant le DMA.

Vivaldi, Ecosia et DuckDuckGo ont eux aussi bénéficié d’un apport notable de nouveaux utilisateurs en Europe, comme le rapporte Reuters. Chez Opera, on se réjouit du « nombre record » d’utilisateurs européens à l’heure actuelle.

En dépit de ce succès prometteur, tout n’est pas parfait encore. Ces navigateurs alternatifs déplorent que ces panneaux de sélection s’affichent parfois au petit bonheur la chance. Mozilla, qui développe Firefox, explique ainsi que seulement 19 % des utilisateurs d’iPhone européens ont vu la liste ; le déploiement est plus lent que pour les précédentes mises à jour logicielles, selon l’organisation. Curieux : le panneau fait partie des nouveautés d’iOS 17.4.

Vivaldi se désole d’un processus « tellement alambiqué » que les utilisateurs choisissent Safari « ou un autre nom connu ». Rappelons que le design du panneau de sélection est le seul fait d’Apple, la Commission européenne n’intervient pas dans les choix d’interface. Ces reproches ont d’ailleurs été entendus par Bruxelles, qui a ouvert plusieurs enquêtes sur le plan de conformité d’Apple dont une qui concerne spécifiquement le fameux panneau. Sa conception « pourrait empêcher les utilisateurs d’exercer véritablement leur choix de services au sein de l’écosystème Apple ».