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En dépit de l’interdiction, Uber veut continuer à proposer UberPop

Suite au bras d’honneur de la startup américaine, les taxis allemands veulent collecter des preuves des infractions éventuelles d’Uber, en réalisant des trajets tests. C’est la guerre totale.

Fidèle à sa stratégie marketing agressive, la startup américaine Uber ne compte pas se laisser impressionner par la récente décision de justice du tribunal de grande instance de Francfort. Ce dernier a interdit en référé le service de « covoiturage » UberPop et menacé Uber d’une sanction de 250.000 euros par course effectuée s’il continuait à pratiquer cette intermédiation. Or, un porte-parole de la société a expliqué qu’elle allait « continuer son activité dans toute l’Allemagne et proposer ses options UberPop et Uberblack dans l’application Uber ». Par ailleurs, l’entreprise compte faire appel contre cette décision qu’elle qualifie comme étant « injuste ».

Comment les choses vont-elles évoluer suite à ce bras d’honneur ? Si la startup continue de proposer son service outre-Rhin, elle serait passible d’une amende de 250.000 euros pour chaque course effectuée au travers du service UberPop. Son adversaire juridique, Taxi Deutschland, a d’ailleurs annoncé qu’il allait collecter des preuves de cette transgression, par exemple en effectuant des trajets tests par UberPop. Reste à savoir si la justice allemande aura, dans ce cas, le courage de réellement infliger une amende de 250.000 euros. Elle pourrait punir Uber de manière progressive, ce qui laisserait l’entreprise le temps de voir venir. Bref, c’est une partie de poker juridique sur fond d’une guerre commerciale totale. Une situation qui devrait certainement plaire à Ravis Kalanick, le sulfureux PDG d’Uber, qui n’a pas hésité en mai dernier à traiter les taxis de « trous du cul ». Amis de la poésie…

Uber, en ligne de mire de la justice française

Sur le fond, les arguments de la justice allemande semblent béton. Elle estime que le service UberPop n’est pas assimilable à du covoiturage, car les tarifs proposés par les particuliers dépassent les coûts réels des trajets en question (principalement le coût de l’essence). Par conséquent, on serait donc dans le cadre d’un service professionnel, mais sans autorisation administrative. Ces services sont donc illégaux. Et Uber profite de manière sonnante et trébuchante de cette activité illégale.  

En France, Uber est également dans le collimateur de la justice. La DGCCRF estime que les pratiques commerciales d’Uber sont « trompeuses » et considère  ce service comme illégal. Elle a saisi la justice en avril dernier. En juillet, le Parquet a requis 100.000 euros d’amende contre Uber devant le tribunal correctionnel de Paris. L’union nationale des taxis (UNT) et la Chambre syndicale des loueurs d’automobiles (CSLA) se sont constituées partie civile dans cette affaire. La décision est attendue avec beaucoup d’intérêt.

Lire aussi:

Covoiturage: le service UberPop interdit en Allemagne, le 02/09/2014

Sources :

Golem, Spiegel (en allemand)

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Gilbert Kallenborn