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En croissance, l’offre d’hébergement web est supérieure à la demande

Venus de tous horizons – télécoms, SSII, nouveaux entrants -, les hébergeurs de sites internet à distance se disputent un marché encore émergent.

Opérateurs télécoms, prestataires en infogérance ou agences web, une multitude hétérogène de prestataires proposent de sous-traiter l’hébergement web. Le marché a de quoi attirer : selon Pierre Audoin Conseil (PAC), il a déjà doublé entre 1999 ?” 890 millions de francs ?” et 2000 ?” 1,66 milliard de francs. En 2001, il devrait atteindre 2,6 milliards de francs et croître de 26 % chaque année pour atteindre 4,5 milliards de francs en 2004.C’est le résultat d’une tendance des entreprises qui, de plus en plus, préfèrent sous-traiter leur hébergement plutôt que de l’assurer en direct. C’est une question de coût et de compétences.

Des contrats qui courent sur plusieurs années

“En France, force est de constater une évolution vers une demande d’hébergement à forte valeur ajoutée en technologie, en gestion et en développement d’applications associées. L’année 2001 sera charnière pour les services centrés sur la qualité. Que ce soit de la gestion de bases de données client, du développement d’applications spécifiques, ou encore de la haute disponibilité du site “, prévoit Elisabeth de Maulde, directrice associée chez PAC. Cette tendance, Markess International la confirme dans son dernier sondage : en début d’année, 68 % des entreprises françaises étaient hébergées ou avaient l’intention d’héberger au moins une de leurs applications internet auprès d’un prestataire.Tout naturellement, “c’est le segment lié au développement d’applications à valeur ajoutée qui va croître le plus rapidement “, insiste encore Elisabeth de Maulde. Du coup, les contrats d’hébergement s’allongent, pour devenir parfois pluriannuels. A ce titre, ce sont les clients des secteurs de l’industrie et du commerce mobile qui se révèlent encore les plus demandeurs. De leur côté, les services ?” banques et assurances en tête ?”, rattrapant un certain retard, trouvent dans l’hébergement sous-traité un moyen de réduire les coûts.

Un marché en voie de recomposition inévitable

Pour l’instant, l’offre est supérieure à la demande. En conséquence, le prix des propositions, hors applications, a nettement diminué. La concurrence s’aiguise, et la rentabilité de chaque contrat baisse. “La recomposition du secteur est inévitable “, prédit Elisabeth de Maulde. Le rachat de Comdisco par HP ou celui de l’hébergeur Integra par l’Américain Genuity, qui compte bien s’étendre en Europe, n’étant que les prémisses de la mêlée commerciale qui va se produire. C’est aussi sans compter l’arrivée de nouveaux acteurs, issus d’entreprises traditionnelles. C’est le cas de Volkswagen France, dont la filiale informatique Gedas héberge déjà son site tout en ouvrant ses compétences à d’autres clients. Pierre Joudiou, PDG de Gedas France, est très conscient de ce qui l’attend : “Les prestations à valeur ajoutée, notamment dans le secteur de l’e-commerce, sont de plus en plus demandées. Nous nous installons sur cette spécialité, car son marché devrait croître sensiblement ces prochaines années.”

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Clarisse Burger