Dans les rues de la capitale chinoise, près des sorties de métro et des supermarchés, des revendeurs à la sauvette et de petites boutiques semi-clandestines proposent les derniers films américains pour 80 centimes d’euro.
Ainsi, dès le premier jour de la sortie de Batman Begins à Pékin, on pouvait acheter le DVD du film à la sortie des salles.Pour endiguer ce piratage quasi industrialisé, les studios hollywoodiens se serrent les coudes pour se faire une place sur le marché chinois et proposer leurs dernières nouveautés pour seulement 2,50 euros, quelques jours après la
sortie en salle. Ainsi, Paramount et Dreamworks ont signé en novembre un accord avec Warner Home Video, pour distribuer en Chine leurs productions, via la réseau de 20 000 détaillants créé sur place par Time Warner depuis 2006, dans
cinquante villes. A Pékin, la FAB Endless Culture Plaza distribue déjà des titres de la Warner et de la Fox à des prix cassés.
La qualité et l’accueil comme arguments de vente
Persuader les Chinois qu’il y a un intérêt à payer les DVD près de trois fois plus cher n’est pas une mince affaire, mais les studios américains misent sur la qualité du produit et l’accueil de leurs
revendeurs.Contrairement aux DVD pirates, les produits légaux fonctionnent sans défauts, le choix des langues se cantonne à la version originale ou au chinois et le sous-titrage au mandarin, mais les traductions sont professionnelles. Avec une
copie illicite, il n’est pas rare de se retrouver avec une version en polonais sous-titrée en russe et en chinois ou sans les cinq dernières minutes du film, jugées inutiles par les pirates ! Un point négatif néanmoins, il
n’y a aucun bonus disponibles pour ces DVD légaux low cost.Pour Wang Juo, jeune guitariste de studio, croisé chez FAB, le critère de la qualité est important mais l’accueil et le confort des magasins aussi : ‘ Je veux pouvoir choisir mes films sans être dans la rue
ou dans un magasin miteux sans chauffage. Ici, tout est bien ordonné, je choisis directement ce que je veux sans perdre des heures à fouiner dans des cartons de DVD en vrac. Et puis, je suis musicien et acheter une ?”uvre artistique légalement,
c’est important pour moi. ‘
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