” Déboussolés “, c’est ainsi que se qualifient les investisseurs étrangers dans l’attente d’une réouverture de Wall Street, lundi. Les Bourses européennes qui avaient relativement bien résisté au cours des séances de mercredi et jeudi ont une nouvelle fois vacillé vendredi.A Paris, le CAC 40 dégringole de 4,95 %. Le FTSE 100 perd 3,35 % à Londres, le DAX 5,53 % à Francfort. Le mouvement de repli est tout aussi marqué à Bruxelles (- 3,76 %), Zurich (- 5,14 %), Madrid (- 5,54 %), Milan (- 6,36 %) et Amsterdam (- 7,25 %).La deuxième place financière d’Amérique du Nord, Toronto, creusait ses pertes vers 17 h 30. L’indice TSE 300 reculait de 2,88 % à 6 948,30 points, soit son niveau le plus bas depuis deux ans.
Ruée vers l’or
Ce phénomène s’explique de plusieurs façons. Tout d’abord, les instituts de conjoncture tentent d’évaluer les effets des attentats de mardi sur l’économie mondiale. Ils sont les partisans d’un scénario noir avec récession aux Etats-Unis en 2002, et perte d’un point de croissance dans la zone euro.Ensuite, la hausse des bons du Trésor américain, les seules valeurs qui peuvent être actuellement échangées à New York, et une ruée sur l’or au détriment du dollar sont interprétés par les analystes comme le signe annonciateur d’une forte baisse de Wall Street à son ouverture lundi.Enfin, les indicateurs économiques américains publiés vendredi, mais réalisés sur une période antérieure à celle des attentats, continuaient de montrer un ralentissement de l’économie américaine en août.Toutefois, ces avis ne sont pas partagés par tous. Une intervention coordonnée des courtiers américains sous la direction de la Réserve fédérale pourrait limiter les mouvements spéculatifs à la baisse.De plus, la cote de popularité de George Bush, laquelle ne cessait de baisser depuis le printemps, atteint désormais 86 % d’opinions favorables contre 55 % la semaine dernière, selon un sondage ABC/Washington Post.
Un scénario Guerre du Golfe
L’administration Bush a, en outre, obtenu un blanc-seing du Congrès, vendredi après-midi. Celui-ci a voté une enveloppe de 40 milliards de dollars, dont 20 milliards destinés à l’aide humanitaire et 10 milliards sans affectation spécifiques.Ce dernier montant pourrait servir à financer une riposte américaine, notamment contre les talibans. Les risques d’embrasement militaire font craindre un scénario du type Guerre du Golfe.Les marchés financiers se comportent en conséquence, puisqu’ils sont restés positifs sur les sociétés d’assurance et de l’armement, et négatifs sur les médias et les biens de consommations (auxquels sont assimilés les TMT). Les entreprises très implantés aux Etats-Unis broient également du noir.Vivendi Universal s’affiche en tête du palmarès des baisses du CAC 40, et s’effondre de 11,99 % vendredi. Lagardère s’étiole de 6,46 %Thomson Multimédia, malgré les propos rassurants de ses dirigeants, baisse pour sa part de 6,14 %.L’équipementier Alcatel (- 1,94 %) parvient à enrayer sa baisse. Les analystes jugent le groupe français peu implanté aux Etats-Unis.Inversement, la société de services Cap Gemini, qui a finalisé l’an dernier le rachat de l’américain Ernst & Young, flanche de 5,07 %.STMicroelectronics, concurrent d’Intel, voit son cours massacré (- 8,90 % en clôture). France Télécom, qui désire céder sa participation dans la société, subit leffet de domino et perd 4,04 %.
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