Concernant internet, PPR (Pinault-Printemps Redoute) s’est toujours montré prudent à une époque où d’autres semblaient éblouis. Le réseau demeure-t-il stratégique pour le groupe aujourd’hui ? L’année dernière, internet a représenté 0,8 % du chiffre d’affaires global du groupe, qui a atteint plus de 24,8 milliards d’euros [162 milliards de francs, ndlr]. Cela vous semble encore marginal ? Un an auparavant, internet n’occupait que 0,2 %. Notre activité sur le réseau a été multipliée par cinq en un an. Et la croissance devrait se poursuivre à un rythme très soutenu. En 2003, nous pouvons raisonnablement penser que le net représentera 5 % de notre chiffre d’affaires dans la distribution et l’équilibre devrait être atteint avant cette date. Internet est donc un élément stratégique du développement du groupe. Il devrait attein- dre, à terme, une pénétration de 10 % à 30 % des ventes selon les secteurs. Aux États-Unis, en décembre dernier, les commandes en ligne ont représenté 16 % du total des commandes de Brylane Home, un vépéciste spécialisé dans les produits de décoration d’intérieur.Quelles sont les parts respectives du business to consummer et du business to business ? L’année dernière le grand public représentait 62 % du chiffre d’affaires réalisé sur le net. Mais nous nous attendons à un fort rééquilibrage entre le B to C et le B to B, qui devrait d’ailleurs assez bien refléter l’équilibre de notre chiffre d’affaires global. Dans le business to business ?” là où le web sert de canal de commandes ?” dès le premier jour, internet s’est avéré un canal plus productif que les autres. C’est le cas pour Guilbert, distributeur de fournitures de bureaux, qui travaille sur des contrats annuels avec des grands comptes. En fait, la productivité en pourcentage du chiffre d’affaires est de l’ordre de trois à quatre points supérieure lorsqu’un client passe sa commande par un site web. Et pour les clients de Guilbert, ces gains sont encore plus importants. Dans le grand public, les modèles économiques sont très différents. Pour la vente à distance sur internet, 80 % des affaires sont réalisées auprès de clients connus des spécialistes de la VPC. La fonction canal de commande sur internet est alors immédiatement rentable. En revanche, pour les 20 % de ventes effectuées auprès de nouveaux clients, les investissements sont plus importants.En ce qui concerne le grand public, n’existe-t-il pas un risque de cannibalisation de certaines enseignes en dur ? Les magasins n’ont rien à craindre de la croissance de la vente par le canal internet. C’est, d’ailleurs, un des points forts des groupes click and mortar. Il est aisé et rentable de renvoyer des sites web aux magasins et des catalogues et magasins vers les sites web.Où en est l’activité de la place de marché dont vous êtes actionnaire ? À la fin janvier 2001, les membres de GNX ?” la place de marché que nous avons rejointe, l’an dernier ?” ont déjà réalisé 500 millions de dollars d’enchères [soit 559 millions d’euros, ndlr]. En ce qui concerne Pinault-Printemps Redoute, nous avons passé un total de 27,5 millions d’euros, d’octobre à janvier. Pour 2001, notre objectif est de multiplier le volume d’enchères par dix. Car le système est très profitable : l’année dernière nous estimons avoir réduit, en moyenne, de 9,5 % nos prix d’achat. D’ici à quatre ou cinq ans, notre objectif est d’utiliser les enchères pour 10 % du volume des achats stratégiques et 30 % des achats non stratégiques. Mais je pense qu’il sera difficile d’aller au-delà. GNX représente également un formidable outil de productivité en matière de supply chain [chaîne logistique, ndlr] et grâce aux échanges de données sur les flux physiques avec nos fournisseurs.Avez-vous l’intention d’introduire GNX en Bourse ? Cela fait très clairement partie de l’accord passé entre les différents partenaires. Mais il n’y a pas encore d’échéance.Comment se positionne PPR Interactive dans le groupe Pinault-Printemps Redoute ? C’est l’agence web du groupe. Mais c’est aussi l’entité conseil technologique du groupe sur internet. Nous avons beaucoup à gagner à mutualiser les dépenses de développement technologique des différents sites de commerce électronique du groupe.Vous vous êtes désengagé de Mageos, le fournisseur d’accès gratuit à internet, au profit de 9 Online, en novembre dernier. Est-ce à dire que vous renoncez à la création d’un portail réunissant toutes les marques du groupe ? Pas du tout. Le portail Mageos de 9 Online présente déjà les principaux sites marchands du groupe, et nous le gérons actuellement pour le compte de 9 Online. À moyen terme, notre objectif est de proposer à nos clients une offre complète de services incluant tous nos sites et produits, mais aussi ceux de partenaires dans l’alimentation, les voyages, etc. Aujourd’hui, il est donc encore un peu tôt pour évoquer une future ” galerie marchande “.
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