Fin juin 2002, le Sud-Ouest comptait deux postes à pourvoir pour chaque informaticien en recherche d’emploi (1 468, contre 3 413 postes, selon l’ANPE). Au niveau national, c’est l’inverse : la demande est deux fois supérieure à l’offre. Pourtant, ici comme ailleurs, l’euphorie de l’emploi informatique n’est plus de mise. En fait, dans cette région où il n’existe pas un seul cabinet de recrutement spécialisé dans les NTIC, la situation n’est ni nouvelle ni simple. “Les recrutements restent forts, même s’ils sont moins importants que l’an passé”, constate ainsi Yolande Jodet, consultante pour l’Apec de Toulouse. Avant de préciser qu’elle “recommence néanmoins à voir des informaticiens à la recherche d’un emploi. Certains, encore en poste, viennent nous rencontrer pour couvrir leurs arrières”. Monique Levy, consultante gérante du cabinet de recrutement girondin éponyme, le confirme : “Depuis juin 2001, nous connaissons un tassement. Les offres correspondent davantage à des remplacements qu’à des créations de postes. De plus, à Bordeaux, par exemple, nombre de propositions émanent en fait de DRH parisiennes.”Globalement, mieux vaut être informaticien scientifique ou technique qu’informaticien de gestion. Les grands projets de gestion régionaux semblent majoritairement arrivés à terme et ne plus nécessiter que des compétences de maintenance. “Les principaux recruteurs de la région sont les SSII et le secteur de l’aéronautique, détaille Marc Piccardi, responsable du centre Apec de Bordeaux. Les entreprises y recherchent des profils très pointus en réseaux embarqués, par exemple, avec la connaissance de protocoles très spécifiques.”Midi-Pyrénées, région d’accueil de nombreuses industries de pointe, tire mieux son épingle du jeu que sa voisine, l’Aquitaine. D’autant que des entreprises prometteuses, comme l’éditeur de jeux Kalisto, y ont fermé leurs portes. “Nous rencontrons aujourd’hui un vrai problème, stigmatise Marc Piccardi. Nous n’avons plus d’entreprises leaders, et les professionnels des NTIC songent même à demander un plan de sauvetage informatique.” Alain Weiss, responsable du centre Apec de Toulouse, rappelle néanmoins que “les sociétés continuent aussi de chercher des compétences plus classiques ?” en systèmes, réseaux, C et C++, Java, gestion et maintenance de logiciels…”.
L’irrésistible attraction de Toulouse et de Bordeaux
i le marché semble aujourd’hui moins tendu en Gironde et en Haute-Garonne, ce n’est pas forcément le cas dans les autres départements. “Les développeurs expérimentés client-serveur ou Java préfèrent s’installer à Toulouse ou à Bordeaux”, regrette Jean-Marc Bayaut, président de la SSII paloise Héliantis ?” pour les cinq postes qu’il proposait, il n’a reçu que dix-huit réponses. “Le marché y est plus important, et les salaires plus élevés.” Les jeunes diplômés d’écoles d’ingénieurs ?” de l’ENSEEIHT (1) et de l’ENSEIRB (2), par exemple ?” ont, eux aussi, du mal à résister au fort pouvoir d’attraction des deux capitales régionales, Toulouse et Bordeaux. A noter toutefois que la majorité des informaticiens de la région est formée par les universités locales, qui mettent en place à cet effet de nouveaux cursus adaptés à la demande.“Avec le développement de l’Aérospatiale, d’Astrium, d’Alcatel Space ou encore d’Airbus, les informaticiens de Midi-Pyrénées ont vécu sur une rente de situation”, estime Marie-France Lautrec Lepy, du cabinet de recrutement éponyme. Une époque peut-être révolue pour les plus généralistes d’entre eux, qui doivent aujourd’hui être mobiles sur toute la France s’ils veulent retrouver rapidement un poste.(1) Ecole nationale supérieure d´électrotechnique, d´électronique, d´informatique, d´hydraulique et des télécommunications.
(2) Ecole nationale supérieure d´électronique, d’informatique et de radiocommunications de Bordeaux.
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