Au cours des joutes verbales suscitées récemment par le
débat parlementaire sur le droit d’auteur, on a pu saisir au vol un terme étrange : la ‘ super distribution ‘. Il s’agit ni plus ni moins d’utiliser la
technologie du peer to peer, mais cette fois avec
l’aval des maisons de disques et la rémunération des ayants droit à la clef.En France, ce concept a été évoqué par un
avis du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique en décembre 2005. Mais aux Etats-Unis, on en est déjà au stade supérieur. EMI Music a annoncé lundi 5 juin
avoir signé pour la distribution de son catalogue avec QTrax, une plate-forme de distribution en peer to peer bientôt en test, développée par la société américaine LTD Network Inc. Ce qui en fait la première major à avoir
franchi le pas, à côté du label V2.QTrax a l’accord de l’équivalent américain de la Sacem, l’Ascap (American Society of Composers, Authors and Publishers), d’une autre société d’auteurs d’outre-Atlantique, la BMI (Broadcast Music,
Inc.) et de l’organisation britannique AIM (Association of Independant Music) représentant, comme son nom l’indique, les labels indépendants.
Des morceaux numérisés dans un format propriétaire
Le dispositif proposera plusieurs modèles économiques. Le premier, tout simple, est celui qui se rapproche le plus du peer to peer tel qu’on le connaît : l’internaute navigue sur le réseau, télécharge et
échange des fichiers gratuitement. C’est la publicité qui financera le système et permettra la rémunération des ayants droit. En même temps, à chaque écoute, il est prévu d’inciter les internautes à aller acheter disques et titres, via des liens
renvoyant directement sur des sites payants.La plate-forme n’autorisera à télécharger et à s’échanger que des morceaux dûment fournis et répertoriés par les maisons de disques et numérisés au format propriétaire de QTrax, le MPQ. Du coup, les morceaux qui viennent d’ailleurs ne
pourront pas être téléchargeables sur QTrax. Un système de peer to peer fermé donc, qui peut se comprendre, mais qui aura d’autres limites pour l’utilisateur actuel de réseaux d’échanges. Les fichiers ne pourront être lus que
sur le lecteur que fournira QTrax et sur le PC où ils ont été téléchargés. De plus, le système pourrait limiter le nombre d’écoutes par morceau.A côté de cela, cohabitera un système d’abonnement mensuel ouvrant à plus de droits sur les morceaux. Les téléchargements seront illimités, le consommateur pourra les transférer sur un baladeur équipé de Windows Media Player, les
copier, les graver sur CD. Il pourra donc les conserver, mais tant quil reste abonné chez QTrax.
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