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Elon Musk reconnaît que Twitter a perdu la moitié de sa valeur depuis six mois : voici pourquoi

Elon Musk a reconnu, dans un e-mail adressé à ses employés, que le réseau social valait moitié moins que ce qu’il avait payé en octobre dernier. En cause : la fuite des annonceurs, une offre d’abonnements qui ne prend pas, et une modération qui pose question.

Twitter ne vaut plus que 20 milliards de dollars, soit la moitié de ce qu’il valait en octobre dernier : c’est ce que nous apprend Elon Musk en personne, dans un message interne qu’il a adressé à ses employés. Dans cet e-mail daté du vendredi 24 mars qui présentait un nouveau programme de rémunération en actions pour ses salariés, le PDG a estimé que l’entreprise valait désormais la moitié de la somme payée en octobre dernier. Le patron de Tesla avait dû débourser 44 milliards de dollars pour acquérir la plateforme de micro-blogging.

L’information, publiée par les médias américains The Information et Platformer le 26 mars dernier et ensuite reprise par la presse américaine, n’a pas été confirmée officiellement par l’entreprise. Elon Musk n’a pas répondu aux demandes de commentaires de nos confrères, et le courriel adressé au service de communication de l’entreprise a été renvoyé avec un émoji caca. Elle n’est toutefois pas étonnante car Elon Musk avait déjà déclaré, l’année dernière, qu’il avait « manifestement surpayé » Twitter à 54,20 dollars par action. Et depuis, la situation financière de l’entreprise ne s’est pas arrangée. C’est même tout l’inverse.

Des annonceurs partis, les 3/4 d’effectifs en moins

Dans cet e-mail, Elon Musk propose un nouveau programme d’octroi d’actions à ses salariés. Le milliardaire chercherait en fait à endiguer le départ des cadres de l’entreprise, avance Bloomberg. La vague de licenciements est en effet allée de pair avec des démissions en masse, les salariés fuyant le « climat de terreur » qui règnerait dans les couloirs de l’entreprise. La société aurait perdu plus de 75 % de ses effectifs. Elle serait passée de 7 500 employés à moins de 2 000 salariés. Or, ces réductions d’effectifs n’auraient pas permis à l’entreprise de redresser ses comptes. Pire, elles auraient mis à mal la sécurité et de la modération des contenus. Une enquête de la BBC publiée début mars montrait que l’entreprise ne serait plus aujourd’hui en mesure de protéger les utilisateurs contre les trolls. Elle ne lutterait plus non plus contre la désinformation.

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Si cet environnement a fait fuir certains utilisateurs, il a aussi entraîné le départ de nombreux annonceurs de la plateforme. De quoi couper net les revenus de l’entreprise dont le modèle économique repose toujours en majorité sur la publicité – malgré les efforts, pour l’instant vains, d’Elon Musk pour développer ses abonnements. On savait déjà que Twitter avait perdu une partie de ses revenus depuis octobre 2022. Plusieurs grands annonceurs avaient en effet fait le choix de quitter la plateforme après des décisions controversées de son nouveau patron en matière de modération de contenu. Et cette tendance se poursuivrait. La plateforme ne serait plus un environnement suffisamment sécurisé pour de nombreuses entreprises, qui ne souhaiteraient plus voir leurs marques plébiscitées sur le réseau social. En France, les investissements publicitaires des entreprises sur Twitter auraient chuté de 80 % depuis le début de l’année, rapporte Le Figaro, le 27 mars dernier.

Twitter en mode start-up inversée, selon Musk

Mais jusqu’à présent, aucun chiffre officiel provenant de Twitter, n’avait été donné sur la baisse de ses revenus ou sur la chute de sa valeur. La société n’est en effet plus obligée de publier des informations financières depuis qu’elle a été privatisée lors de son rachat.

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Dans son e-mail, Elon Musk a confirmé que Twitter restait dans une situation financière précaire, et que seuls des « changements radicaux » au sein de l’entreprise, comme des licenciements massifs et des réductions de coûts, permettraient d’éviter la faillite.  Selon le patron, la plateforme peut être considérée comme « une start-up inversée ». Mais l’optimisme d’Elon Musk est toujours là. Il reste persuadé que Twitter pourrait un jour valoir 10 fois plus, écrit-il, avançant le chiffre de… 250 milliards de dollars.

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Source : The Information


Stéphanie Bascou