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Elon Musk accuse Twitter de fraude pour mettre un terme au rachat

Elon Musk est prêt à tout pour échapper au rachat de Twitter. Citant les accusations d’un lanceur d’alerte, le milliardaire accuse désormais le réseau social de fraude.

Il y a quelques jours, Elon Musk a apporté des modifications aux documents portés au dossier dans le procès intenté contre Twitter. L’entrepreneur américain accuse maintenant la plate-forme d’avoir dissimulé de graves failles de sécurité lors des négociations.

Pour mémoire, le fondateur de Tesla a initié le procès à l’encontre du réseau social en août 2022. Elon Musk réagissait alors à une action en justice menée par Twitter. L’entreprise souhaite en effet que Musk honore son offre de rachat de 44 milliards de dollars. De son côté, le milliardaire est fermement décidé à échapper à l’opération, estimant que le nombre de faux comptes a été fortement sous-estimé par Twitter.

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Peiter Zatko, l’atout d’Elon Musk dans son procès contre Twitter

Pour éviter le rachat de Twitter, Elon Musk dispose d’un nouvel atout : Peiter Zatko, ancien chef de la sécurité de la plate-forme. Auprès des autorités américaines, l’ancien hacker, qui se présente désormais comme un lanceur d’alerte, affirme que Twitter a passé sous silence d’importants problèmes de sécurité. Il assure notamment que la moitié des serveurs de l’entreprise sont obsolètes, que des milliers d’employés peuvent consulter les données des usagers et que le système de modération est gangrené par des espions gouvernementaux.

Auditionné devant le sénat des États-Unis le mardi 13 septembre 2022, il a renouvelé ses accusations. Zatko avance que l’infrastructure de Twitter est « en retard de dix ans », en dépit des efforts des ingénieurs. L’ancien cadre pointe du doigt les dirigeants de la firme, qui refusent de prendre les mesures qui s’imposent :

« je suis ici aujourd’hui parce que la direction de Twitter trompe le public, les législateurs, les régulateurs et même son propre conseil d’administration. […] Des membres-clés de la direction n’ont pas les compétences pour comprendre l’étendue du problème. Et ils n’ont aucune incitation à le faire. […] Il est extrêmement difficile de faire comprendre quelque chose à quelqu’un si son salaire dépend du fait qu’il ne le comprenne pas».

Sans surprise, Elon Musk n’a pas tardé à récupérer les accusations de Zatko pour soutenir ses propres allégations. Au vu des révélations du lanceur d’alerte, le milliardaire estime qu’il a le droit de renoncer au rachat de Twitter.

« Inutile de dire que les dernières révélations montrent indéniablement et clairement que Musk a le droit de s’éloigner de l’accord de fusion – pour de nombreuses raisons indépendantes et suffisantes », déclare la plainte.

Reprenant les propos de Zatko devant les régulateurs, le fondateur de SpaceX argue par ailleurs que Twitter lui a caché une infraction à un accord passé avec la Federal Trade Commission (FCC). Selon Peiter Zatko, Twitter a menti à la FCC en 2011 en promettant qu’un plan destiné à renforcer sa sécurité serait mis en place.

Pour Elon Musk, Twitter est coupable de fraude. La dissimulation des failles représente une rupture de leur contrat, souligne la plainte adressée aux tribunaux. Dans ces conditions, Musk demande à un juge de statuer en sa faveur. Il souhaite que la justice constate qu’il n’est pas légalement obligé de racheter le réseau social.

Les actionnaires de Twitter veulent toujours le rachat

De son côté, Twitter présente les accusations de Peiter Zatko comme infondées. Au terme d’une enquête interne, la plate-forme assure que les propos de l’ancien hacker sont « criblés d’incohérences et d’inexactitudes ».

Cette nouvelle salve survient quelques jours après que les actionnaires de Twitter ont donné leur avis sur le rachat par Elon Musk. Tandis que Peiter Zatko étrillait le réseau social devant le Sénat, les actionnaires ont voté en faveur de l’acquisition. Ils souhaitent que Musk achète l’entreprise pour 54,20 dollars par action, ce qui est bien plus élevé que le cours actuel.

Le procès opposant Twitter à Elon Musk débutera le 17 octobre dans le Delaware, malgré la demande de report du milliardaire. L’entrepreneur souhaitait quelques semaines supplémentaires pour traiter les informations fournies par le lanceur d’alerte et préparer sa défense. Il a en revanche obtenu le droit d’ajouter les propos de Zatko au dossier. Les avocats de Musk ont en effet échangé avec Zatko, quelques jours avant l’amendement de la plainte. Malgré l’incursion de Zatko dans la bataille, Twitter se dit prêt à en découdre avec le fondateur de Tesla devant la justice :

« Nous sommes impatients de présenter notre cas devant le tribunal à partir du 17 octobre et nous avons l’intention de conclure la transaction sur le prix et les conditions convenus avec M. Musk ».

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Par : Opera

Source : NBC


Florian Bayard