En informatique, la capacité des entreprises à faire des choses simples de manière compliquée est exceptionnelle, et elle croît exponentiellement avec leur taille ! Ce phénomène s’est accru ces dernières années, avec des postes de travail de plus en plus obèses et des applications telles que PGI, GRC ou ERM, dont les budgets et les délais dépassent mon entendement. Un retour à la raison s’impose, de toute urgence, en adoptant pour l’informatique la devise d’Antonio Stradivarius : “La perfection, ce n’est pas de faire des choses extraordinaires, c’est de faire des choses ordinaires extraordinairement bien.”La première clef de la réussite consiste à s’appuyer sur une ressource très répandue et économique, l’extraordinaire intelligence de tous les acteurs, clients du système d’information (SI). Intelligence forte + outils simples, c’est le cocktail révolutionnaire qui permet de construire des SI flexibles et performants. Devant la complexité et la vitesse d’évolution de nos environnements, la demande de flexibilité et de modifications très rapides, il est suicidaire d’essayer de construire des SI complexes, complets, essayant de résoudre tous les cas possibles ; aller à l’essentiel et laisser les acteurs du SI prendre en main les situations particulières et décider par eux-mêmes est la bonne réponse. L’utilisation d’un moteur de recherche sur le web en est une bonne illustration ; nous sommes tous capables d’adapter nos questions selon le nombre de réponses obtenues et de sélectionner les résultats pertinents.La deuxième clef ?” technologique ?” consiste à inverser la démarche actuelle, “maxi-down”, qui conçoit, développe et installe les solutions les plus complexes pour les imposer à tous et à la remplacer par une nouvelle démarche “mini-up “. Cette approche “mini-up” prolonge la première clef de réussite et équipe tous les acteurs d’une boîte à outils de base, qui démultiplie leur potentiel de travail sans risques et à un coût bas.La loi de Pareto, adaptée à l’informatique, est plus proche des 5/95 que des 20/80 ; en bureautique, en décisionnel, en GRC, 95 % des attentes des acteurs sont couverts par 5 % des fonctionnalités. Les standards internet facilitent cette démarche. Un bon client léger, fiable, économique, 100 % open source, OS Linux et navigateur Mozilla sert de fenêtre pour ces services de base, disponibles sur un portail personnalisé. Il est possible ensuite, au cas par cas, de monter en puissance et d’ajouter des fonctionnalités plus riches aux quelques personnes qui en feraient la demande. Quel est le TCO de notre Minitel, l’ancêtre de ce terminal internet du futur ? Pourquoi dix millions de personnes s’en servent-elles encore quotidiennement ? Et pourtant, difficile d’imaginer un outil plus rustique !Cette simplification du SI doit démarrer immédiatement. Comme toute cure d’amaigrissement, son succès dépend de deux facteurs : le niveau actuel d’obésité et la volonté du patient d’obtenir des résultats. La principale difficulté vient toujours du deuxième. On peut faire confiance aux consultants et aux fournisseurs de logiciels et de matériels pour mettre sous le nez de nos obèses pleins de bonne volonté des confiseries plus appétissantes les unes que les autres, nommées GRC, ERM, XP ou gestion des connaissances, pour contrer cette dangereuse volonté de simplification ! Dur, dur dessayer de faire maigrir son SI !(*) [email protected]
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