L’avenir du jeu vidéo passe-t-il par une nouvelle phase de concentration ? C’est en tout cas, ce que laissent présager les marchés suite à l’annonce de ce lundi 20 décembre. Alors que l’on s’attendait, il y a quelques mois, à
ce qu’Ubisoft s’empare de son concurrent britannique Eidos, c’est le français qui voit arriver dans son capital le premier éditeur mondial de jeux vidéo. Electronic Arts s’est offert près de 20 % d’Ubisoft en rachetant, entre autres, les
10,5 % du capital de la société Talpa Beheer.Electronic Arts n’a pas souhaité dévoiler les modalités financières de l’opération. Toutefois, les analystes valorisent l’acquisition à un peu moins de 60 millions d’euros, en se basant sur le cours d’Ubisoft de vendredi
17 décembre à la clôture. A ce jour, l’éditeur français de jeux vidéo se refuse à tout commentaire. Tout juste a-t-il confié à Reuters ‘ dans l’attente de plus d’informations, on considère cette opération comme
hostile ‘.
Ubisoft fragilisé par ses finances
Avec une valorisation de plus de 374 millions d’euros, les marchés considéraient plus Ubisoft comme un acquéreur potentiel que comme une proie. Mais c’était faire fi de la santé financière délicate de la société familiale. Malgré
les objectifs réitérés de bénéfices pour l’exercice fiscal 2004-2005, les frères Guillemot n’ont pas réussi à faire passer la pilule des derniers résultats semestriels. Les ventes peinent à décoller. Le chiffre d’affaires est ressorti à
130 millions d’euros, en hausse de 2 % par rapport aux six premiers mois de l’exercice fiscal précédent. Si la société rennaise a amélioré son résultat d’exploitation, ses comptes restent dans le rouge avec une perte de 33 millions
d’euros.Pour Electronic Arts, Ubisoft constitue une cible de choix. L’éditeur est à la tête d’un catalogue de plus de 1000 titres, au sein duquel se trouvent Prince of Persia ou encore la série Tom
Clancy’s, dont le troisième volet est attendu pour 2005.En outre, Ubisoft possède l’avantage d’avoir délocalisé une partie de sa création au Maroc, en Chine ou encore en Roumanie. Des pays intéressants du point de vue fiscal. Sur le plan commercial cette fois, l’éditeur est implanté
outre-Atlantique, mais également en Europe et en Asie. Enfin, en prenant le contrôle d’Ubisoft, Electronic Arts mettrait principalement la main sur ses studios de création, déjà prêts pour larrivée des consoles de nouvelle génération. De quoi
préparer de futurs jeux pour la XBox 2 et autre Playstation 3 à moindre frais.
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