Acteur incontournable en France avec ses « Scooter », Xiaomi s’est imposé depuis plusieurs années comme la référence en matière de trottinettes électriques abordables. Réputée pour un offrir un excellent rapport qualité prix, la marque chinoise s’essaye enfin aux trottinettes premium. L’Electric Scooter 4 Ultra est son premier modèle à suspension intégrale, mais aussi la plus chère du catalogue. Vendu tout juste sous la barre des 1 000 euros, ce modèle haut de gamme vaut-il le détour ?
Robuste et sacrément suspendue
Si Xiaomi reprend des éléments bien connus de ses précédents modèles pour cette nouvelle trottinette, il n’oublie pas qu’une montée en gamme exige de se plier à quelques efforts en matière de fabrication et de finition. Sur ce point, la Scooter 4 Ultra est impeccable et donne réellement un sentiment de robustesse. Il faut dire que le fabricant à mis toutes les chances de son côté avec l’utilisation d’un aluminium dense pour les parties les plus critiques (deck et fourche, entre autres). On apprécie également la qualité de certains matériaux comme celui du caoutchouc utilisé pour les poignées. Enfin, la trottinette obtient la certification IP55 (qui souligne sa résistance à la poussière et aux projections d’eau). Cela ne devrait pas vous encourager à rouler sur des sentiers non goudronnés, ni même à braver la pluie, car si la Xiaomi Electric Scooter 4 Ultra, en est capable, la pratique n’en reste pas moins périlleuse.
Les plus fins observateurs auront également remarqué que le design désormais connu des trottinettes de Xiaomi (largement repris par une partie de ses concurrents) a aussi changé sur un point : la boucle de fixation du système de pliage a été déportée sur la partie gauche du guidon, sous la sonnette. Ce système de pliage justement, il a été légèrement renforcé par rapport à la dernière version « Pro » de la trottinette. Le verrou de blocage du tube demande un certain coup de main qui ne viendra qu’après plusieurs tentatives infructueuses.
Contrairement à certains de ses concurrents, le pliage de la Scooter 4 Ultra ne semble pas obéir à un mouvement naturel de bascule et demande parfois d’insister légèrement sur la manœuvre. Qu’importe, nous direz-vous, les occasions de plier la dernière trottinette de Xiaomi sont plutôt rares, et ce, pour une bonne raison : elle pèse le « poids d’un âne mort ». Avec 25 kg sur la balance, le Scooter 4 Ultra est plus lourde que bon nombre de vélos électriques et plus difficile à porter, même une fois repliée. Si vous optez pour un trajet multimodal, nous l’avons tenté, attendez-vous également à croiser quelques regards noirs dans le train. D’ailleurs, même dans sa version la plus compacte, repliée sur elle-même, elle occupe une place conséquente. Il est difficile, par exemple de la rentrer dans le coffre d’une petite voiture citadine.
Un équipement plus haut de gamme
Pour son modèle premium, Xiaomi a également revu à la hausse certains de ses standards. Le deck élargi est désormais soutenu par une béquille un peu plus grande et surtout plus solide. L’éclairage plus puissant rend l’utilisateur davantage visible la nuit. Quant au feu de frein arrière, il s’intensifie lorsque vous actionnez les disques pour prévenir les autres usagers de la route.
Mais la grande nouveauté de ce Scooter 4 Ultra, c’est assurément la suspension intégrale qui se traduit par l’ajout d’un système d’amortissement plus visible à l’avant, mais qui se prolonge en réalité jusqu’à la roue arrière. Le confort offert par cet équipement est vraiment réel, tant pour absorber les aspérités de la route que lors du franchissement de certains petits obstacles. Malgré la suspension intégrale, la trottinette ne perd pas en stabilité, quant à la tenue de route, cette Xiaomi Scooter 4 Ultra, est l’une des meilleures trottinettes que nous ayons eu à tester ces derniers mois. Même sur les pavés, l’amorti est conséquent et rend la pratique de la Scooter 4 Ultra plus agréable.
Si le niveau d’équipement de la dernière des trottinettes de Xiaomi est satisfaisant, il reste deux points sur lesquels le constructeur chinois n’offre pas le même niveau de performances selon nous. Le premier, c’est l’écran, qui est à peu de choses près, le même que sur les précédents produits de la marque. Si l’agencement des informations est clair (vitesse, niveau d’assistance, autonomie), il reste assez basique et surtout très peu lisible lorsque le soleil pointe le bout de son nez. C’est encore plus vrai lorsque vous oubliez de désactiver le feu avant en journée et que l’écran reste en mode nuit… Pour faire court, la montée en gamme aurait pu aussi se traduire par une évolution de l’affichage qui reste certes toujours bien intégré, mais aussi très limité.
Quant aux freins, notre autre grief, il est plus subjectif. Xiaomi a opté pour un freinage très progressif qui ne montre l’étendue de sa puissance qu’en bout de course. Ici tout est affaire de préférence, mais disons que ce choix pénalise l’utilisateur dans les situations d’urgences (et elles sont plus nombreuses qu’on ne le pense en milieu urbain), même s’il offre une plus grande sensation de confort de manière générale. Enfin, il nous a semblé que dans les pentes raides ou sur sol mouillé, le freinage de la Scooter 4 Ultra pouvait légèrement manquer de mordant. Mieux vaut le savoir avant d’investir près de 1 000 euros.
Interface / application : 0 changements
Xiaomi semble avoir oublié qu’une trottinette électrique pouvait tirer profit d’une bonne application. Sur ce point, la montée en gamme ne change rien et le propriétaire de la Scooter 4 Ultra devra se contenter de la même application très généraliste que son voisin qui vient d’acheter le dernier détecteur de fumée ou la friteuse de la marque. À ce titre, Xiaomi Home est un fourre-tout assez brouillon dans lequel il n’est pas plaisant de naviguer.
Surtout, le constructeur n’a pas fait évoluer d’un pouce la partie consacrée aux trottinettes. Le propriétaire du Scooter 4 Ultra devra donc se contenter des fonctions les plus basiques, comme le verrouillage/déverrouillage de la trottinette ou encore le choix du niveau d’assistance. On a déjà vu mieux.
Sensations de conduite : la route en Xiaomi Scooter 4 Ultra
L’un des avantages évidents de cette trottinette haut de gamme de Xiaomi, c’est qu’elle ne déboussolera pas les utilisateurs habitués de la marque. En dehors du système de pliage, ces derniers retrouveront le fonctionnement habituel au démarrage et, quelques secondes plus tard, sur les réglages d’assistance. Comme pour ses précédents modèles, le constructeur opte pour quatre modes d’assistance (P/D/S/S+). Les deux premiers (piéton et D) conviendront à une conduite ou un déplacement dans une foule plus dense qu’à l’accoutumée. Le mode S est celui qui le constructeur privilégie dans la mesure où il offre une puissance convenable, 25 km/h d’assistance et qu’il préserve tant que possible la batterie. Selon la version officielle, le mode S+ est à réserver aux côtes, dans la mesure où il va chercher la puissance en crête du moteur de la trottinette et qu’il est plus gourmand en autonomie. Dans les faits, il y a des chances que ce soit celui que vous utilisiez le plus souvent, tant il est supérieur aux autres. Ses accélérations plus franches, sa capacité à monter les pentes sans avoir à se soucier des réglages de sa monture compenseront la perte d’autonomie qui restera de toute façon largement suffisante pour la très grande majorité des trajets (nous y reviendrons). D’ailleurs, c’est dans cette facilité à grimper les portions avec du dénivelé que le Scooter 4 Ultra nous a le plus surpris. Là où nombre de ses rivales voient leur vitesse chuter à mesure que la pente se raidit, la petite dernière de Xiaomi parvient à se maintenir à 25 km/h même sur des pentes à 10 %.
Au final, une fois que l’on a appréhendé le freinage de la Scooter 4 Ultra, la trottinette est un régal de conduite. Simple, manœuvrable à souhait et assez puissante pour qu’on ne pose presque jamais le pied-à-terre.
Autonomie : sans rivale ?
Avec son imposante batterie de 561,5 Wh, la Scooter 4 Ultra annonce une autonomie théorique de 70 km, ce qui est énorme. Comme à notre habitude, nous rappellerons les précautions d’usage quant à ce genre de chiffres officiels. Ces homologations sont obtenues dans des conditions de circulation optimales, assez éloignées de la réalité. Ajoutons à cela que plusieurs facteurs tels que le gabarit du cycliste, le type de parcours, le niveau d’assistance, la pression des pneus ou encore la météo peuvent avoir un impact sur l’autonomie réelle.
Lors de notre test, nous avons roulé essentiellement avec deux modes d’assistance, le S et le S+. Notre itinéraire, essentiellement urbain, est relativement roulant même s’il est parsemé de petites bosses capables de maltraiter bien des batteries. En définitive, il nous semble assez raisonnable d’espérer dépasser les 50 km d’autonomie en mode S. Quant au mode S+, il offre plus de 40 km d’autonomie, à pleine puissance, ce qui est tout simplement sans égal pour une trottinette à moins de 1 000 euros. À noter tout de même que lorsque la batterie descend sous la barre des 30 %, puis de 10 %, la puissance de la trottinette se bride légèrement pour prolonger son autonomie. Il est toujours possible de rouler à 25 km/h sans forcer, mais les accélérations seront légèrement moins franches.
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