Après les États-Unis en 2018 et plus récemment l’Inde, Google ajoute un volet européen à son site analytique « Transparency Report ». Depuis jeudi 2 mai, toutes les publicités à caractère politique publiées sur les différentes plates-formes de Google au sein de l’Union Européenne (UE) sont répertoriées dans une « bibliothèque de publicités ».
Garantir la transparence des informations
Ce rapport interactif, constamment alimenté, a pour vocation de rendre publique la stratégie publicitaire des partis et candidats. L’objectif : montrer avec précision qui achète les espaces publicitaires sur Google et YouTube.
« Afin d’aider les gens à mieux comprendre les publicités électorales qu’ils voient en ligne et de soutenir l’intégrité des élections, nous avons dès à présent mis en place un nouveau processus de vérification des annonceurs pour les élections parlementaires européennes. De plus, nous exigeons désormais que ces annonces électorales vérifiées comportent une légende “payée par” », peut-on lire dans le billet officiel du moteur de recherche.
La mécanique du ciblage publicitaire
L’information se veut exhaustive. En plus de savoir quelles sommes sont dépensées, le portail explique comment elles sont dépensées et ce qu’elles génèrent comme réactions.
« Le site […] fournit des données précieuses telles que la publicité qui a eu le plus d’impressions, quelles sont les dernières annonces électorales en cours d’exécution sur la plateforme Google, et comment les annonces sont ciblées en termes d’âge, le sexe et le lieu », promet le communiqué de Google.
En bas de la page, vous pouvez filtrer les contenus publicitaires selon la date, le format, le montant dépensé et le taux d’interaction. Puis en cliquant sur un annonceur, vous avez accès aux critères de ciblage publicitaire par période. L’ensemble des données est disponible en ligne, mais également téléchargeable dans un tableau Excel.
8 477 publicités pour 539 300 euros
Annoncé le 2 mai, l’onglet européen analyse l’activité publicitaire de l’UE depuis le 30 mars 2019. En un peu plus d’un mois, Google nous apprend que 8477 contenus publicitaires ont été publiés en ligne dans l’ensemble des 28 États membres. Pour un total de 539 300 euros.
À l’aide d’une carte interactive, les pays de l’UE se colorent en bleu, du très clair au foncé selon les dépenses publicitaires à vocation politique sur Google. Grand gagnant pour l’instant : le parti espagnol Podemos (132 450 euros) suivi de Cuidadanos (57 300 euros). Deux partis en lice pour les récentes élections parlementaires espagnoles du 28 avril 2019. Dans un souci de crédibilité, Google publie aussi sa procédure de validation des annonceurs.
Google, chantre de la démocratie, vraiment ?
Dans une tribune publiée fin janvier, Lie Junius, directeur de la publicité de Google faisait de la lutte contre les fausses informations en période de campagne électorale une priorité. Mais en réalité, le géant du Net est contraint par ses engagements auprès de la Commission Européenne.
Cette mesure permet avant tout de se conformer au « Code pratique de la désinformation » de l’UE. En septembre 2018, l’exécutif communautaire a signé avec les principales plates-formes, acteurs industriels et publicitaires, une convention pour lutter contre les « fake news », notamment concernant les publicités à caractère politique.
Source : Google
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.