Chat échaudé craint l’eau froide. Après le grand bug du dernier scrutin présidentiel, le pouvoir américain est déterminé à éviter tout mauvais remake. A Washington, le Congrès a donc récemment voté une loi fédérale pour mettre à niveau l’ensemble des équipements électoraux du pays. Budget de l’opération : 3,9 milliards de dollars.Pour les machines de vote électronique à écran tactile, le premier test grandeur nature avait lieu ce mardi, avec les élections de mi-mandat, au Sénat et à la Chambre des représentants. Résultat, une épreuve globalement réussie, malgré quelques inévitables couacs de dernière minute.La migration la plus spectaculaire vers le vote électronique concernait l’Etat de Georgie, où 22 000 machines à écran tactile avaient pris place dans les bureaux de vote. Au final, certains terminaux ne répertoriaient pas les bons bulletins de vote. D’autres, au Texas, convertissaient en suffrages républicains les voix d’électeurs démocrates. Mais à l’échelle du pays, le nombre de dysfonctionnements est resté marginal.Selon Election Data Services, 510 comtés américains (soit 16 % du total) étaient équipés pour le vote électronique.
Les solutions propriétaires, sources de piratage ?
Cependant, la prolifération de ces nouveaux systèmes ne fait pas oublier la question toujours très sensible de la sécurité informatique et de la sincérité du scrutin.Pour certains experts, le fait que les programmes installés par des sociétés comme Sequoia Voting Systems ou Diebold soient des logiciels propriétaires constitue souvent un frein à toute vérification ou à tout recomptage public des bulletins. Les acteurs concernés rappellent en c?”ur que, pour être validées, les machines doivent être conformes aux règles très strictes édictées par l’Agence fédérale de la communication (FCC) et la National Association of State Election Directors.Mais cela suffit-il vraiment ? Interrogé par CNN, Avi Rubin, expert informatique pour ATT Labs, constate que le marché du vote électronique n’en est qu’à ses premiers frémissements, et que, en matière de sécurité, une technologie reposant sur l’open source permettrait d’éviter mieux que toute autre solution propriétaire les tentatives de piratage des processus électoraux.
Errare electronicum est, perseverare diabolicum ?
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