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Elections américaines : Georgewbush.com bat Johnkerry.com

A l’occasion du premier débat de la campagne présidentielle américaine, John Kerry a perdu la bataille du Web. Pendant l’émission, son site Internet n’a été réactualisé qu’une seule fois, contre quarante-quatre fois pour celui du
candidat Bush.

Issy-les-Moulineaux, jeudi 30 septembre 2004. Mike Connell, créateur du site de campagne Bush-Cheney en l’an 2000, a fait le voyage des Etats-Unis pour assister à la cinquième édition du Forum mondial de l’iDémocratie.Cependant, ce stratège républicain, qui a repris du service pour la campagne Internet de George W. Bush en 2004, a la tête ailleurs. Soudain, peu après le début d’une table ronde à laquelle il participait, il s’éclipse et s’excuse
auprès de l’assistance : ‘ Je dois aller préparer le débat de ce soir. ‘ Car la partie qui va se jouer quelques heures plus tard en Floride est d’importance. Des dizaines de millions d’Américains
auront les yeux rivés sur leur écran d’ordinateur (et/ou de télévision), pour le premier face-à-face entre Georges W. Bush et son adversaire démocrate, John Kerry.Une occasion que Mike Connell ne laisserait passer pour rien au monde. L’équipe de campagne Bush-Cheney est mobilisée comme jamais. Elle a préparé un argumentaire pour répondre, en temps réel sur le Web, aux déclarations de John Kerry.Résultat, après une heure et demie de débat, le site Internet
Georgewbush.com a été réactualisé quarante-quatre fois souligne, sur la chaîne CBS, le journaliste politique Byron Pitts. Avec à la clef, un temps de réactivité extrêmement court avoisinant les
20 secondes. En comparaison, la prestation des stratèges démocrates fait pâle figure. Sur l’ensemble de l’émission, le site Internet
Johnkerry.com n’a été mis à jour qu’une seule fois, pour répondre 30 minutes plus tard à une réplique du président républicain.

Un million de volontaires enregistrés sur le site républicain

En 2004, cette agitation autour des sites Internet ne doit plus rien au hasard. En tout début de campagne,
l’épisode Howard Dean est venu démontrer que l’on pouvait (re ?) mobiliser une partie des électeurs indécis grâce au Web. En quelques semaines l’ex-gouverneur du Vermont
(quasi-inconnu du grand public) était passé d’un petit groupe de 432 partisans, à une communauté de 650 000 internautes dévoués à sa cause, rappelle
Joe Trippi, ancien directeur de campagne de Dean.Aujourd’hui, sur le site georgewbush.com, Mike Connell développe les outils qui, pense-t-il, contribueront à la réélection de son candidat à la Maison Blanche. Des outils comme ‘ l’Action
Center ‘
, qui participent à la mobilisation sur le terrain. ‘ Si vous laissez votre adresse sur notre site, vous pouvez entrer en contact avec les partisans de George W. Bush qui vivent dans votre
voisinage, et faire une “Party for the President” ‘
, explique Mike Connell. Dans le camp républicain, près de 30 000 réunions de quartier de ce type ont déjà été organisées. Elles ont rassemblé près de
350 000 personnes dans tout le pays. Et le nombre de volontaires enregistrés sur le site républicain dépasse le million.En revanche, l’équipe Kerry-Edwards est passée maître dans la collecte de fonds sur le Web. Selon la newsletter
PoliticsOnline éditée par Phil Noble, le site démocrate a généré plus du tiers des contributions financières de la campagne 2004, soit 60 millions de dollars à ce jour.Mais en terme d’accès à l’information, l’équipe démocrate a encore quelques progrès à faire. L’internaute qui visite pour la première fois le site du candidat démocrate tombe en effet sur un écran qui l’invite ?” avant toute
chose ?” à communiquer ses coordonnées. Et s’il est persévérant, il pourra cliquer et accéder, enfin, à la page d’accueil du site.

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Philippe Crouzillacq