01 Réseaux : Huawei semble
très agressif en Europe. Est-ce une course à la part de marché à court terme ?Edward Deng : Huawei est une société ancrée dans le long terme. De notre point de vue, l’Europe est taillée pour la croissance et notre participation au dernier CeBIT, ainsi que nos préparations pour Telecom Genève
2003, en sont des exemples tout à fait probants.Le dumping fait-il partie de votre business plan, comme le suggèrent vos concurrents ?C’est ce quils disent pour, au final, promouvoir nos produits. Nous essayons d’offrir aux opérateurs la possibilité de faire leur métier avec des comptes dans le vert, au lieu de les laisser chercher un nouveau prêt
bancaire ou abaisser leur capacité d’investissements. Actuellement, l’industrie a besoin d’une nouvelle bouffée d’air, qui permette aux opérateurs de revoir leur structure de coûts, de revenir à la profitabilité et de
remplir leur rôle dans le développement social de nos sociétés.Vos prix sont tout de même beaucoup plus bas que ceux de vos concurrents…Nous menons nos affaires sur la base de trois principes : passer d’un modèle tiré par la technologie vers un modèle orienté client ; accepter la réduction pour survivre ; et coopérer avec les partenaires pour
croître. Notre engagement dans notre c?”ur de métier se traduit par l’emploi de 46 % de nos employés en R&D, un management réduit représentant 9 % de notre personnel, et 12 % à la production.Pensez-vous représenter un réel danger pour les équipementiers traditionnels ?Cette question me renvoie à notre troisième principe : la coopération avec les partenaires. Huawei a la volonté de travailler avec tous les acteurs de l’industrie. Nous pensons que cela ne peut-être que bénéfique pour
tout le monde. Dans combien de pays répondez-vous aux appels d’informations des opérateurs ?Nous sommes actifs dans tous les pays d’Europe de l’Ouest. Huawei est un des rares équipementiers à conserver une gamme globale de produits. Nous avons passé le retournement du marché avec brio, et nous pouvons nous
concentrer sur notre métier plutôt que de nous occuper de restructuration, de changement de marques, de repositionnement etc.Avez-vous été consulté par les opérateurs mobiles ?Nous sommes en discussions constantes avec tous les opérateurs majeurs. Ainsi, Orange, T-Mobile, Telefónica, O2, TIM ou encore Vodafone nous ont consulté. Ces opérateurs ont tendance à voir Huawei comme un bon moyen de baisser leurs
investissements, mais s’inquiètent pour leurs coûts d’exploitation, les services et la qualité. Jusqu’à maintenant, nous avons réussi à les convaincre que nos produits atteignent, voire dépassent leurs attentes.
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