C’est au Milia, à Cannes, qu’Agnès Touraine, présidente de Vivendi Universal Publishing (ex-Havas), a annoncé le lancement du portail éducatif Education.com. Prévu pour l’année dernière, Education.com voit finalement le jour, composé de trois univers destinés aux enfants de 4 à 12 ans, aux parents et aux enseignants.” Nous avons adopté une stratégie de contenus multisupports pour fournir des services éducatifs au sens scolaire du terme “, entame Agnès Touraine. Tous les contenus du groupe Havas touchant de près le monde scolaire, et l’enfance en général, sont concernés par le projet. On retrouve pêle-mêle sur le portail des contenus des éditeurs multimédias Coktel et Knowledge Adventure, et ceux d’éditeurs de la presse papier comme Nathan, Kingfisher ou Bordas.Les principes pédagogiques d’Education.com se fondent essentiellement sur l’apprentissage par le jeu. Le groupe a en effet engrangé une certaine expérience dans le domaine avec les collections de CD-ROM ludo-éducatifs Adi et Adibou.
” Nous n’avons pas pour vocation de nous substituer aux professeurs ou aux livres. Nous proposons seulement un nouveau service complémentaire “, déclare la présidente. En effet, si aucun instituteur n’est disponible depuis une hot line, le jeune internaute aura tout de même accès à des ressources documentaires, ainsi qu’à des espaces de communication reliant les trois univers. Il pourra aussi se distraire avec des jeux quelquefois plus ludiques qu’éducatifs, ou, enfin, tester ses niveaux de connaissances dans différentes matières.Le même principe a été retenu pour la partie réservée aux enseignants. Elles s’appuie sur le site déjà existant Enseignants.com, contenant des ressources documentaires, un annuaire de liens, ainsi que des outils de communication.Quant aux parents, ils ont la possibilité d’établir un programme pédagogique en planifiant le travail qu’ils désirent voir effectuer par leur enfant. En outre, ils pourront créer des classes virtuelles privées, semblables à des clubs, dans lesquelles seront mis à leur disposition, en plus d’outils de chat et de forums, des services pratiques comme de la gestion d’agenda.
Des services payants avant de passer aux gratuits
” Toutes nos offres proposant des technologies ou des services à forte valeur ajoutée seront payantes, comme ceux permettant la sécurisation des communications. Même si nous sommes persuadés que les services payants sont destinés à devenir gratuits à terme “, affirme Jean-Daniel Pagès, vice-président Education de VUP, en charge d’Education.com.Mais les services gratuits attendront encore un peu pour voir le jour. Pour le moment, les dirigeants d’Education.com ont pour unique objectif d’assurer la rentabilité du projet pour la fin de l’année 2002. ” A ce sujet, l’exemple des classe virtuelles est intéressant, précise Jean-Daniel Pagès. Sur 2 millions de CD-ROM distribués dans le commerce, 400 000 classes, à raison de 300 francs par an, se sont déjà créées “. Ainsi, si la stratégie multisupport vaut pour le contenu, elle existe aussi pour la promotion du site et la commercialisation de ses services. ” Des cahiers de textes porteront aussi la mention Visit us at Education.com “, va jusqu’à préciser Jean-Daniel Pagès pour illustrer le potentiel de synergies en ligne et hors ligne mises à sa disposition.Et pour atteindre la rentabilité dans près de 18 mois, Education.com a pour objectif de compter 1,8 million de visiteurs uniques pour 38 millions de pages vues par mois, et 280 000 clients. Pour le lancement, VUP a vu grand en proposant simultanément Education.com aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France, où le nom de domaine est en concurrence avec le site Education.fr, propriété du ministère de l’Education nationale. Et tout ça pour un budget de 25 millions de dollars sur les seules années 2000 et 2001.Les revenus sont dissociés en trois catégories. Les ventes d’abonnements et de services devraient assurer 44 % du chiffre d’affaires ; le commerce électronique, dont loffre concerne presque exclusivement des produits issus de sociétés appartenant à VUP, 46 % ; puis la publicité pour à peine 10 %. Reste à savoir si éducation, commerce électronique et publicité feront bon ménage.
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