Certes, Orange et SFR restent focalisés sur l’UMTS, alors que Bouygues Telecom continue, pour sa part, sa recherche de fournisseurs pour sa troisième génération. Mais leurs fournisseurs, Alcatel et Nokia en tête, ont profité du
congrès de Cannes pour avancer encore un peu plus leurs pions dans le domaine de l’Edge.Si, au cours de ces dernières années, cette technologie haut débit était quelque peu passée à la trappe, le récent choix de trois opérateurs américains, et les propos tenus dans les allées du
3GSM World Congress, semblent l’avoir remise en scène.
Une solution de remplacement
‘ Nous donnons toute la priorité à l’UMTS, tout en continuant à étendre notre réseau GSM-GPRS, avec l’installation de 2 700 nouveaux sites radio dans l’Hexagone ‘, explique
Paul Corbel, directeur du réseau SFR.Quant à l’Edge, l’opérateur estime, avec réserve, que cela pourrait être, éventuellement, une solution de remplacement sur les zones non couvertes par l’UMTS.De son côté, Didier Quillot, directeur général d’Orange France, reste fidèle à la position qu’il tient depuis des années : ‘ Il n’y a pas de terminaux Edge disponibles. Cette technologie
n’est pas dans nos calendriers de déploiements commerciaux, et nous ne lui portons un intérêt qu’en termes de veille technologique. ‘Alors que les opérateurs prétendent n’être que peu ou pas concernés par l’Edge, Vivian Hudson, directeur général de l’activité GSM-GPRS de Nortel, s’étonne : ‘ Nous discutons de cette
technologie avec tous les opérateurs européens, qui se montrent très intéressés. ‘Côté constructeurs, le son de cloche est tout autre. Un acteur du marché estime que ‘ tout constructeur qui ignore l’Edge se ferme les portes du marché américain ‘. Chez Wavecom, spécialisé dans le
module mobile prêt à l’emploi, le développement des produits Edge est en cours, et les premières livraisons sont prévues pour le début de l’année prochaine. Un autre fournisseur se demande, quant à lui, si ‘ les
Européens n’attendent pas tout simplement que les opérateurs outre-Atlantique essuient les plâtres avant d’éventuellement introduire de l’Edge dans leurs réseaux GSM ‘.
affirme Maria Kacandes, en charge de la stratégie et du marketing chez Motorola, sans toutefois préciser d’où proviennent ces demandes.Philippe Germond, directeur général d’Alcatel et ancien PDG de Cegetel, réaffirme, lui, que l’Edge est là, et bien prêt. Assez ironique, tout de même, lorsqu’on se souvient qu’il qualifiait l’Edge de
technologie de garage, à l’époque où Bouygues Telecom lorgnait dans cette direction. Pour un responsable de France Télécom, enfin, si Alcatel insiste autant sur l’Edge, c’est que ‘ le constructeur n’a pas
signé beaucoup de contrats UMTS ‘.
70 % des contrats UMTS pour Nokia et Ericsson
Un raisonnement difficile à tenir à l’encontre de Nokia, qui fait jeu égal avec Ericsson dans l’UMTS, avec 70 % des contrats signés à eux deux. Le Finlandais affirme également qu’il sera en mesure de livrer de
gros volumes de terminaux Edge d’ici 2004. Reste à savoir si les opérateurs européens se seront laissés tenter.
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