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Edge : Microsoft accusé de « pratiques déloyales » par trois concurrents du navigateur

Le navigateur de Microsoft, Edge, doit être désigné comme contrôleur d’accès, un terme défini par le DMA (le règlement européen sur les marchés numériques), selon trois de ses concurrents qui ont adressé mi-septembre une lettre à la Commission européenne.

Le 17 septembre dernier, un trio de navigateurs Web et le collectif Open Web Advocacy se sont alliés pour réclamer la même chose, rapporte Reuters, jeudi 3 octobre. Que Microsoft Edge, le navigateur par défaut de la société américaine, soit bien soumis au DMA, le Digital Markets Act. En février dernier, la Commission européenne avait exclu Edge du champ d’application du nouveau règlement européen.

Ce texte vise en effet seulement les très gros acteurs du numérique. Son objectif est d’instaurer davantage de concurrence entre ces entreprises, un secteur jusque-là dominé par des Apple, Google, Amazon, Meta ou encore Microsoft. Tous ceux désignés comme « gate keepers » devront par exemple mettre en place l’interopérabilité de leurs services avec des applications concurrentes, ou le partage des données : de quoi impliquer pour chacune d’entre elles des changements structurels et économiques conséquents.

Pour Edge, l’exécutif européen avait fait le choix d’exclure ce navigateur du DMA – et de ne pas le désigner comme gatekeeper – parce que le géant des logiciels ne détient pas suffisamment de part de marché en Europe face à la toute puissance de Google et de son navigateur.

Un point de vue que contestent ces trois concurrents, Vivaldi, Waterfox, Wavebox ainsi qu’Open Web Advocacy, rapporte Reuters. Ces derniers, dans une lettre adressée à la Commission européenne le 17 septembre, déplorent les « pratiques déloyales » du géant américain : en étant le navigateur par défaut de tous les ordinateurs Microsoft, Edge serait favorisé, au détriment de ses concurrents. Le navigateur web dépasse d’ailleurs bien les 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels sur le Vieux continent, un seuil requis – mais parfois pas suffisant – par le DMA pour être désigné comme « gate keeper », contrôleur d’accès à un marché.

Une action en justice menée par un autre navigateur, Opera

Si l’utilisateur avait un écran de choix entre plusieurs navigateurs, ses rivaux pourraient entrer sur le marché, plaident-ils. « Il est primordial que la Commission européenne reconsidère sa position », écrivent-ils. « Aucun navigateur indépendant de la plateforme ne peut aspirer à égaler l’avantage » qu’a Edge sur Windows. « Edge est d’ailleurs la plus importante porte d’entrée qui permet aux consommateurs de télécharger un navigateur indépendant sur les PC Windows », ajoutent-ils.

En juillet dernier, un autre navigateur, le norvégien Opera, avait attaqué la Commission européenne devant le Tribunal de l’Union européenne, pour la même raison. Ce dernier estimait qu’Edge ne devait pas échapper au DMA. Ce texte doit bien, plaidait-il, « créer des conditions équitables pour les navigateurs sur les PC, comme cela a été fait avec les smartphones ».

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Source : Reuters


Stéphanie Bascou
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