En plein sommet de l’IA de Paris, EDF place ses pions. Alors que la France se présente désormais comme l’eldorado des data centers, l’énergéticien annonce qu’il compte accueillir sur ses anciennes friches industrielles quatre centres de données dans le pays.
De quoi répondre au grand plan de 109 milliards d’euros d’investissements pour l’IA, annoncé par Emmanuel Macron deux jours plus tôt, et principalement fléché vers ces infrastructures indispensables à l’intelligence artificielle (IA) et très gourmandes en électricité : un ingrédient dont dispose à foison EDF, notamment grâce à ses capacités nucléaires.
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EDF propriétaire de 45 000 hectares dans le pays
Mais ce n’est pas son seul atout : EDF propose depuis plusieurs mois aux géants du cloud des offres d’accompagnement pour qu’ils viennent s’installer en France, comme le rapportait Le Figaro le mois dernier. Le groupe confirme, dans son communiqué publié le 10 février, qu’il proposera « un accompagnement personnalisé pour la réalisation de bout en bout des démarches nécessaires au développement du projet » des entreprises du numérique.
D’un côté, l’énergéticien possède 45 000 hectares dans le pays, dont des friches industrielles déjà raccordées au réseau : de quoi gagner plusieurs mois de procédures administratives et de travaux pour quiconque veut développer ce type d’infrastructures.
Six sites « pré-identifiés »
De l’autre, EDF produit de l’électricité « bas carbone, à prix compétitif et disponible à tout moment », avance l’entreprise. Un avantage indéniable quand on sait que l’Irlande, qui a été jusqu’à présent la terre de prédilection des géants du numérique en raison de ses avantages fiscaux, voit son réseau électrique mis à rude épreuve, du fait de la demande exponentielle en électricité des data centers.
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Résultat, le groupe explique, dans son communiqué, qu’il lancera d’ici la fin du mois un appel à manifestation d’intérêt (AMI) auquel les entreprises du numérique pourront répondre. Ces derniers pourront louer des sites à EDF, pour y construire des centres de données. « Les terrains seront attribués sur la base de critères objectifs et transparents portant notamment sur la crédibilité et la maturité des projets des entreprises », précise EDF, qui restera propriétaire des terres.
Selon le communiqué, « quatre sites industriels » auraient été « pré-identifiés » « sur son propre foncier ». Deux sites supplémentaires seraient retenus « à l’horizon 2026 », précise l’entreprise.
Quatre ans minimum pour mettre en service un data center ?
On ne sait pas où exactement ces derniers se situent dans les régions Grand-Est, Île-de-France et Rhône-Alpes. Ces derniers font partie des 35 terrains « clés en main » proposés par Paris pour accueillir des centres de données IA. Les sites identifiés par EDF disposent déjà d’une puissance de 2GW : un atout de taille qui permettrait de « réduire de plusieurs années la durée nécessaire à la réalisation des projets », promet l’entreprise. Selon RTE, qui gère le réseau de transport d’électricité, il faut entre quatre à sept ans de procédure pour mettre en service un data center.
De quoi permettre à l’énergéticien de trouver de nouveaux clients. Selon nos confrères du Figaro, l’entreprise ne serait plus quoi faire de son électricité. L’année dernière, la France n’a jamais autant exporté d’électricité chez ses voisins, avec un solde net de 89 térawattheures (TWh) vendus.
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