Tout un symbole. Le siège social d’AOL France, à Neuilly-sur-Seine, se dresse aujourd’hui en lieu et place… de l’ancien siège social d’EDF ! Autant dire que les deux représentants d’économies que l’histoire a voulu opposer ?” internet et réseaux informatiques d’un côté, énergie électrique de l’autre ?” étaient faits pour se rencontrer.Première concrétisation : un accord commercial, publié le 3 septembre, qualifié d’“inédit” par ses concepteurs. Il représente un pas vers l’administration électronique et la simplification de la vie des usagers. Concrètement, les abonnés d’AOL France pourront accéder en ligne à leur compte EDF pour effectuer leurs opérations courantes. À en croire Emmanuel Bénéfice, responsable e-business de l’électricien français, c’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine. “Après la montée en charge, qui a duré près d’un an, notre agence en ligne s’enrichit de conseils pratiques d’utilisation et d’astuces pour économiser l’énergie domestique. Les clients disposent ainsi de toute la partie éditoriale qui leur manquait.” Et cela va continuer, puisque “les conseils et services proposés seront constamment mis à jour “. Cette manière d’améliorer les rapports avec le public “revient tout simplement à perfectionner l’aval compteur”, résume joliment un cadre du groupe.De son côté, Philippe Besnard, senior vice-president d’AOL Europe, note que “dans certains organismes ou services publics, la qualité du service électronique est aujourd’hui largement supérieure à celle d’une agence traditionnelle”. Dans le cas particulier d’EDF, ce gain d’image est fondamental. “On a tort de limiter les bienfaits de l’administration électronique à la seule rationalisation des process, reprend Philippe Besnard. Ce qui compte, c’est l’amélioration de la visibilité des marques dans un univers de plus en plus concurrentiel.”Les esprits chagrins feront remarquer que ces efforts pour redorer le blason d’EDF interviennent au moment précis où des négociations longues ?” et difficiles ?” s’engagent.
Service pré-privatisation ?
En ligne de mire, la privatisation du groupe. “Ce n’est pas le but recherché, mais il est clair que c’est un effet induit, admet un cadre dirigeant. Il faut en finir avec ce cliché sur l’impossibilité du service public à évoluer. Le meilleur moyen d’y parvenir, c’est de montrer aux citoyens-consommateurs la façon dont nous mettons en ?”uvre l’e-business. Et nous ne sommes pas les seuls.” De fait, Philippe Besnard souligne qu’en Allemagne, “un grand électricien vient de confier sa campagne publicitaire à Warner Bros”… qui a pour maison mère AOL. La boucle est bouclée.
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