Concrètement, le spécialiste de la distribution et de la location informatiques, Econocom, proposera aux actionnaires de la troisième chaîne de distribution informatique française d’échanger leurs titres contre des titres d’Econocom, sur la base d’une action Econocom contre une action Infopoint apportée. L’OPE, qui sera lancée en juin, valorise Infopoint à hauteur de 33 millions d’euros.Bien que des bruits aient déjà filtré l’année dernière quant à un éventuel rapprochement, la décision de fusionner a été prise rapidement, indique-t-on chez Infopoint. Pour son secrétaire général, Philippe Dujardin, “Ce rapprochement s’explique d’abord par la recherche d’une taille critique vis à vis des clients et des fournisseurs “.” En France, la complémentarité entre nos deux sociétés est évidente. Les négociations ont été longues. Les premiers contacts remontent à deux ans mais avaient été interrompus il y a neuf mois car nous amorcions notre virage vers les services”, précise Vincent Wajs, PDG d’Infopoint. Quant à Nasri Bejan, son alter ego chez Econocom, il estime que “ce rapprochement donnera plus de liquidité aux titres d’Infopoint. Il va nous permettre d’accéder à une plus grande capacité d’achat et, par conséquent, d’améliorer nos marges”.Fondé au début des années 80, Econocom revendique 70 % de son chiffre d’affaires dans les services liés à la distribution, la location évolutive notamment. La partie négoce ne représente donc que 30 % de ses revenus. La Benelux reste son premier marché avec 32 % des revenus, contre 26 % pour la France (Paris et Lyon), et 25 % pour l’Allemagne.En comparaison, Infopoint, qui s’est historiquement développé dans le giron de Hewlett Packard, n’est présent qu’en France, sur 23 sites. Les services ne représentent que 16 % de ses revenus. A ce titre, ses ambitions en matière d’infogérance ne pourront que profiter de l’activité de location évolutive du groupe Belge, assure Philippe Dujardin.Le fort positionnement d’Econocom en dehors du négoce de matériel et le fait qu’Infopoint n’ait pas privilégié le volume pour le volume expliquent sans doute que les deux sociétés aient toujours gagné de l’argent. Leur rapprochement est un épisode de plus dans la consolidation du secteur, aussi bien au niveau des revendeurs que des grossistes, tous marqués par un effondrement de leurs marges dans un marché de volume. On se souvient ainsi qu’Ista a été sauvé de la quasi-faillite par General Electric, ou qu’Allium a changé deux fois de propriétaire ces derniers mois.Avec un chiffre d’affaires de près de un milliard d’euros, dont près de la moitié en France, le nouvel ensemble revendique désormais la place de numéro deux du secteur de la distribution informatique en Europe, derrière l’anglais ComputaCenter qui, lui, pèse 3 milliards deuros. Quant aux effectifs cumulés, ils atteignent 2 000 collaborateurs, dont 1 200 en France.
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