Début mai, les représentants du Parlement européen, enquêtant sur le réseau d’interception anglo-saxon Echelon, avaient été peu diplomatiquement éconduits par les autorités américaines.Un épisode qui ne devrait tenir que de l’anecdote. La très sérieuse Federation of American Scientists s’est en effet procuré un dossier, présenté comme un document de travail de la commission d’enquête du Parlement européen, rédigé avant la visite américaine. Un texte qui s’inquiète plus de la légitimité que de la dangerosité d’Echelon.
Echelon efficace pour les transmissions par satellite
Contrairement à ce qu’affirmaient les premiers rapports rédigés sur le sujet, ce réseau ne serait pas capable d’intercepter l’ensemble des communications circulant sur la planète. Câble, réseaux optiques et radiocommunications seraient ainsi à l’abri d’Echelon.Ce dernier ne serait en fait véritablement efficace que pour les transmissions par satellite. Légal quand il s’agit de la sécurité de l’Etat, Echelon ne le serait plus s’il servait à des fins d’espionnage industriel. Mais, une fois encore, aucun cas avéré d’entreprises piratées par ce réseau n’apparaît dans ce document.
Cryptographie recommandée
Reste la question de la protection de la vie privée. Là, le rapport ne semble qu’à moitié satisfait du contrôle exercé par les autorités législatives américaines sur Echelon. En réponse, le document recommande la généralisation du cryptage.“Les messages écrits ne sont généralement pas envoyés par carte postale. […] Les e-mails peuvent et doivent être systématiquement cryptés.” Même un système comme Echelon serait incapable de décrypter des messages à la volée.Le prérapport propose donc aux institutions de l’Union européenne et des Etats membres de chiffrer tous leurs e-mails. Une décision qui transformerait rapidement le cryptage des communications électroniques en norme.
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