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Echec des négociations Alcatel-Lucent

Les discussions avancées entre Alcatel et Lucent débouchent sur un échec. Le projet de fusion est bel et bien abandonné.

Finalement, les points de blocage potentiels que nous évoquions dans notre édition de mardi auront eu raison des desseins américains de Serge Tchuruk, PDG d’Alcatel.Les deux entreprises ont buté sur plusieurs points stratégiques. Tout d’abord, Lucent souhaitait être traité sur un pied d’égalité et bénéficier d’une représentation équilibrée au conseil d’administration face à Alcatel. Un souhait auquel le français n’a visiblement pas donné suite, expliquent nos confrères du Wall Street Journal dans leur édition de mercredi.Ensuite, le prix de 23,5 milliards de dollars par échange d’actions n’a pas été jugé suffisant, en l’absence d’une prime versée aux actionnaires de Lucent, afin d’éviter une dilution de leurs parts dans la nouvelle entité. Un montant bien inférieur aux 32 milliards de dollars que pèse la totalité de Lucent. Un déclin de toutes les façons, ramené aux 222 milliards de valorisation boursière de l’américain en 1999.
En un mot, Lucent semblait vouloir négocier une fusion équilibrée, et Alcatel se payer Lucent.Enfin, le gâchis social lié à la redondance des équipes en charge des lignes de produits de commutation et de transmission auront précipité la fin de cet épisode. De même que la question du rachat des Bell Labs, le célèbre laboratoire de recherche de Lucent, à l’origine de nombreux brevets (transistor, laser, langage C, Unix) et travaux stratégiques pour la défense américaine.Les Etats-Unis redeviennent donc un deuxième marché pour Alcatel, avec 22 % de son chiffre d’affaires annuel. L’équipementier français est en effet présent outre-Atlantique à travers ses activités propres et les acquisitions récentes de DSC, Xylan et Newbridge. La fin d’un rêve pour Alcatel ? Plutôt celle d’une opportunité : devenir numéro un mondial des télécoms par le biais d’une fusion.

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Francisco Villacampa