Avec la campagne électorale et le passage à l’euro, l’échéance téléphonique de janvier 2002 risque bien de passer à la trappe. Pourtant, il s’agira du point d’orgue du processus d’ouverture de la téléphonie locale à la concurrence, entamé il y a quatre ans. Théoriquement, l’abonné pourra choisir son opérateur privé pour ses appels locaux sur le fixe. Mais tout indique que, une fois de plus, la loi républicaine ne sera pas respectée, et que France Télécom se moquera des injonctions de l’ART. Comment l’État, obsédé par les échéances électorales ?” État qui n’a déjà pas les moyens de retrouver tous les assassins d’un préfet de la République ?”, pourrait-il se préoccuper de vérifier que les commutateurs de FT sont bien ouverts à de nouveaux concurrents ?Secondaire, jugera-t-on. À l’heure où le gouvernement achète ses futures voix de mai 2002 à coups de réductions d’impôts et de versements sonnants et trébuchants aux non-assujettis, il serait bon, pour les vulgaires électeurs consommateurs, que la liberté offerte par la concurrence soit respectée. France Télécom dispose des moyens de ralentir le processus et ne s’en privera pas. Normalement, on devrait accéder directement à un numéro en tapant, à la place du 0, le chiffre de l’opérateur choisi, mais cette disposition ne sera pas forcément disponible dans toutes les régions.Dire que le gouvernement ne fait rien pour les communications serait mentir. À l’université d’été d’Hourtin, le ministre de la Fonction publique a annoncé qu’un nouvel espace téléservice ( service-public.fr) faciliterait les rapports entre les ” usagers ” et l’Administration. Plus d’un millier de formulaires sont désormais disponibles en ligne. Il en reste plusieurs milliers à convertir… L’Enseignement n’est pas oublié. Grâce à l’appui du sémillant ministre Jack Lang, on pourra apprendre les langues régionales en ligne grâce à des programmes amusants. Voilà de longues communications en perspective : gageons qu’elles profiteront à FT et à lÉtat, son actionnaire principal.
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