Bien qu’utilisant XML, ebXML n’est ni une DTD (définition de types de données), ni un schéma XML, ni une sémantique spécialisée dans les secteurs commerciaux. C’est une architecture d’échange fondée sur des scénarios d’affaires types (choix-achat-paiement-livraison), et non sur des formats de données précis.Son objectif est de permettre aux applications compatibles avec ce standard de dialoguer, tout en gardant une certaine souplesse sur le contenu du dialogue.Imaginons une agence de voyage équipée d’un logiciel de réservation ebXML. Dans le cadre du traitement d’un dossier client, ce logiciel doit mettre à jour par exemple les bases de données respectives d’une compagnie aérienne, d’un loueur de voiture et d’un hôtel.Les trois logiciels distants n’ont pas besoin des mêmes informations sur le client : celui de la compagnie aérienne peut avoir besoin de sa nationalité, celui du loueur de voiture doit savoir s’il a son permis de conduire et celui de l’hôtel s’il est accompagné. Et le modèle doit fonctionner même si c’est la première fois que l’agence de voyage passe par ces fournisseurs précis.Un premier échange, automatique, a donc lieu entre l’agence et les registres des prestataires de services. Chaque registre indique quelles informations lui sont nécessaires (en fournissant une DTD ou un schéma XML) et avec quels scénarios de dialogue. Il ne reste plus au client qu’à remplir sa fiche pour que le logiciel puisse transmettre les éléments demandés à l’entrepôt de données correspondant au registre.Même si le client est identifié sur les billets/réservations comme passager, conducteur et voyageur, suivant le type de fournisseur, ce sont bien les informations associées au même client qui sont transmises, sans ambiguïté.C’est sans doute ce mécanisme de registres et de répertoires qui différencie le plus ebXML des autres projets similaires. ebXML est conçu pour que l’ensemble des transactions nécessaires aux échanges fonctionne sans erreur, même si un problème est rencontré, au niveau physique (coupure du réseau) comme au niveau logique (message mal formulé).
Les standards d’Internet sont massivement utilisés
Mais il faut aussi que le système puisse s’adapter à différents types de données échangées, à travers un mécanisme de découverte d’un profil ebXML. Pour ce faire, l’architecture n’utilise pas un répertoire centralisé, contrairement à celui d’Edifact (autre format d’échange), mais un réseau de registres capables de renseigner un utilisateur sur les modalités d’échange avec un partenaire.Ces registres décrivent le contenu d’entrepôts de données associés. Le groupe de travail a défini un modèle UML (sous forme XMI, lire encadré) des relations des répertoires entre eux ou avec les données, fondé sur un certain nombre de rôles : acteurs, autorités d’enregistrement, services, applications, etc.Le mécanisme permet d’obtenir un emboîtement de définitions : au c?”ur, un noyau de modèles de base d’ebXML, des registres publics spécialisés par secteur d’activité, groupe d’entreprises, ou domaine scientifique ; en bout de chaîne, enfin, les spécificités de chaque entreprise.
L’ONU derrière le format d’échange de données
L’initiative ebXML a été lancée en juin 1999, par les groupes Oasis et UN/Cefact, le département des Nations Unies pour le développement du commerce électronique (United Nations Trade Facilitation and Electronic Business).L’objectif était d’aboutir à des propositions concrètes avant que des projets concurrents (cXML, CBL, CommerceNet, Biztalk, etc. ) n’imposent leur standard sur le marché. Et pour une fois, le délai de normalisation, fixé à 18 mois, a été tenu.Pour y parvenir, les intervenants se sont organisés en groupes de travail, qui ont pris en charge l’infrastructure technique, la définition des mécanismes de registre et de répertoire, les problèmes de transport et de routage, la modélisation des processus commerciaux, ainsi que la spécification des composants de base d’ebXML.L’ensemble forme une proposition de norme publique dans l’esprit du logiciel libre. Loin de rejeter les enseignements de l’EDI (lire encadré), le nouveau système doit en conserver les fonctions et la sémantique des normes existantes (Edifact, X. 12, HL7).Mais ce sont les standards établis d’Internet que les groupes de travail utilisent massivement : XML, UML (qui permet de modéliser les transactions), le web comme source de données (dictionnaires de données par secteur d’activité), les formats Mime pour le codage des messages, les protocoles SMTP ou HTTP pour leur transport, etc.L’initiative ebXML devrait concrétiser les promesses de l’EDI : faciliter la communication entre toutes les entreprises. Un constat auquel semble s’être rangé l’institut de normalisation XML RosettaNet, qui a annoncé fin avril, l’adoption du langage dans son référentiel global baptisée Implementation Framework.
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