Faut-il y voir un signe précurseur ? Alors que la consolidation des acteurs de l’internet s’accélère aux États-Unis, le groupe Ebay, numéro un mondial des enchères en ligne, paraît vouloir prendre les devants. Dans un communiqué posté sur son site, il indique, en effet, que dans l’hypothèse de son rachat par une autre entreprise, il pourrait utiliser à sa guise les informations recueillies sur ses clients. Pour la bonne cause, naturellement : “ Il faut s’attendre à ce qu’Ebay partage tout ou une partie des informations vous concernant, de manière à ce que le service puisse continuer à fonctionner “.Info ou intox ? En tout cas, cet avertissement sans frais ne manque pas de relancer la controverse sur l’avenir d’Ebay… et la protection des données personnelles. “Dans le B to C, la protection des données est devenue un problème majeur, explique Jean-Pierre Ullmo, patron pour l’Europe du sud de Calico Commerce, un éditeur américain de logiciels d’e-business. Car, d’un côté, la connaissance intime et personnalisée de ses clients est l’actif le plus précieux des fournisseurs. Mais de l’autre, l’internaute a le droit au respect de sa vie privée.“Ce n’est pas la première fois qu’un fournisseur en ligne explicite son droit inaliénable à disposer des données qui lui sont transmises par ses clients. Amazon a tracé le chemin dès septembre dernier. Mais que faut-il penser de la modification unilatérale, et sans préavis, des pratiques commerciales telles qu’elles sont décrites sur le site officiel d’Ebay ? Sont-elles de nature à induire des plaintes de consommateurs mécontents ? “Il ne faudrait pas dramatiser…“, tempère la consultante Martha Rogers, spécialiste du marketing personnalisé. “Aucun automobiliste ne s’offusque de circuler avec une plaque d’immatriculation accrochée à son véhicule, à l’avant comme à larrière, donc identifiable par tout le monde. Pourquoi ce qui paraît normal dans la vie réelle ne le serait-il pas sur internet ?“
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