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eBay se lance dans les petites annonces de proximité

Le spécialiste des enchères en ligne a ouvert son propre service de petites annonces de proximité, sur le modèle de l’américain Craigslist.org. Huit villes françaises sont couvertes par les sites kijiji.

‘ Perroquet s’est échappé lundi après-midi pendant promenade sur les Champs Elysées. Répond au nom de “Sarko”. Compensation importante si vous le trouvez. ‘ C’est le genre
d’appel au secours que l’on peut trouver sur kijiji.fr, le site de petites annonces en ligne – totalement gratuit – dévoilé officiellement aujourd’hui par eBay.Si les services de ce type foisonnent sur Internet,
kijiji (‘ village ‘ en swahili, une langue africaine) a une spécificité. Celle de s’adresser à des communautés locales. Le service se décline ainsi dans huit villes
françaises (Paris, Lyon, Marseille, Nice, Toulouse, Bordeaux, Lille et Strasbourg) et une cinquantaine dans le monde, au Canada, en Chine, Allemagne, Japon et Italie.En période de rodage depuis le 28 février, les sites proposent aux internautes de publier leurs annonces gratuitement dans des domaines aussi divers que l’emploi (petits boulots), l’immobilier, les rencontres, ou encore
le bénévolat, le covoiturage…‘ L’idée est de permettre aux gens de trouver un emploi, un objet ou même une copine directement dans leur ville ou leur voisinage ‘, explique Elisabeth Le Gall, responsable
communautés au sein de kijiji. Il s’agit aussi de combler les lacunes d’eBay, le site d’enchères en ligne : un objet volumineux, ou une place de concert s’échangeront plus facilement sur kijiji en trouvant
directement les acquéreurs dans sa propre ville.Mais, pour Elisabeth Le Gall, l’ambition dépasse celle des plates-formes de petites annonces disponibles sur le Web. ‘ C’est un retour à des valeurs communautaires plutôt qu’à un pur site commercial.
Avec kijiji, nous voulons faciliter la mise en relation des gens dans leur quartier ou leur ville. Cela peut être simplement pour s’entraider, rechercher le batteur d’un groupe, donner un animal… ‘

A la recherche d’un modèle économique

Le service a un modèle :
craigslist.org. Au mois d’août 2004, eBay mettait la main sur 25 % du capital de ce site créé en 1995, à San Francisco, par Craig Newmark. Véritable référence en
matière de petites annonces sur Internet, Craigslist.org couvre près de 70 villes aux Etats-Unis et une trentaine dans le reste du monde, dont Paris. Mais en version anglaise uniquement.Le site a incontestablement fait la preuve de son efficacité auprès des internautes. Mais sans proposer de modèle économique viable… qui pourrait inspirer kijiji. EBay ne semble cependant pas pressé de rentabiliser son
investissement. ‘ Pour l’instant le site est totalement gratuit, et nous n’avons aucune obligation ni aucune échéance de passer au payant. L’objectif numéro un est de construire une communauté
d’utilisateurs satisfaits du service ‘,
explique Elisabeth Le Gall.Même discours chez
Vivastreet, le site gratuit de petites annonces développé par des Français depuis New York et inspiré de Craigslist.org. ‘ Je n’ai pour l’instant aucune idée précise de
la manière de monétiser notre service. La priorité est d’avoir le plus de trafic et de proposer la meilleure expérience aux internautes ‘,
explique Yannick Pons, fondateur de Vivastreet.Il existe toutefois des pistes. En Hollande, MarktPlaats.nl (aussi propriété d’eBay) propose des services payants. Pour voir remonter leur annonce, les internautes ont la possibilité de passer par un numéro de téléphone surtaxé.
Aux Etats-Unis, Craigslist.org fait payer aux entreprises la publication des offres d’emploi.Mais Yannick Pons n’y croit pas. ‘ Cela ne marcherait pas en France, où la situation de l’emploi n’est pas la même qu’aux Etats-Unis. ‘ Pour l’instant, Vivastreet mise
sur les liens publicitaires : ‘ Cela couvre 50 % de nos frais. ‘ Le reste est financé par les autres sites de la société, dont easyroommate.com, un service de colocation implanté aux
Etats-Unis.La situation ne pourra sans doute pas durer éternellement. Le nombre de nouvelles petites annonces (en ligne pendant 60 jours) publiées sur Vivastreet double tous les mois et a ainsi atteint 40 000 en février. Mais il ne
s’agira jamais de facturer les particuliers. ‘ Si on veut respecter l’idée de base, qui est de proposer un service d’entraide, il n’est pas question de faire payer les gens ‘,
conclut Yannick Pons.

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Stéphane Long