En Angleterre, territoire où Easynet réalise 80 % de son chiffre d’affaires total, les résultats de l’opérateur sur le 1er semestre 2002 se révèlent excellents : le chiffre d’affaires est en effet en augmentation de 46 %, à périmètre d’activité constant, comparé au 1er semestre 2001. En outre, l’Angleterre constitue le seul pays où le groupe présente un Ebitda (résultat opérationnel avant dépréciation et amortissement) positif ; un objectif que la branche française espère atteindre en 2003.Et que fait un opérateur lorsqu’il dispose d’argent dans un marché sinistré ? Il se renforce de façon très opportuniste. Le groupe anglo-saxon consolide ainsi sa position en Allemagne, avec l’acquisition de l’hébergeur Ision, et aux Pays-Bas, avec le rachat du FAI Wirehub.Selon Denis Planat, directeur général d’Easynet France, ces acquisitions entrent dans une “logique d’équilibre des trois domaines que représentent l’accès, l’hébergement et les services, dans chaque pays. Aujourd’hui, nous proposons un accès de qualité, mais il faut aller au-delà, ne pas être pris en otage d’une seule activité.”
Le kilobit par seconde moins cher
Sur le marché DSL français, Easynet représente le second opérateur à dégrouper derrière Colt, et ses DSLam sont présents dans 8 répartiteurs de la capitale. En province, il revend des offres de France Télécom. Fort de sa présence, le Britannique n’est pas resté longtemps insensible aux annonces des câblo-opérateurs et propose un accès à haut débit, non garanti, à 1 Mbit/s en liaison descendante et à 128 kbit/s dans le sens montant au prix mensuel de 99 ?.Cette offre s’adresse aux PME qui partagent un accès internet entre une vingtaine de postes. “L’activité est très soutenue, affirme Denis Planat. Les liaisons ADSL coûtent globalement moins cher que les LS. À périmètre constant, le chiffre d’affaires est donc moindre. Or, nous devons augmenter notre volume d’affaires. Nous tablons sur 10 à 15 % de croissance sur l’accès, 10 % sur l’hébergement et autant sur les services.”En ce qui concerne plus particulièrement l’hébergement, Easynet va évoluer vers les services à valeur ajoutée. Si l’on numérote à 1 la colocation et à 10 les facilities managements, le groupe souhaite fournir des services de niveaux 5, 6 et 7.Pour justifier l’acquisition d’Ision en Allemagne alors qu’internet permet de s’affranchir de toute localisation géographique, Denis Planat répond que “dès que vous montez dans les valeurs ajoutées, il faut une proximité forte avec les clients”. Quoi qu’il en soit, les nouvelles offres d’accès DSL et les baisses de tarifs attendues de France Télécom pour le mois d’octobre sont de bon augure pour la promotion du haut débit dans l’Hexagone.
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