Stelios Haji-Ioannou, le bouillonnant fondateur et PDG d’Easygroup s’est peut-être lancé le pari de voir jusqu’où il pourrait décliner sa marque. Déjà présent dans des secteurs aussi variés que la location de voiture (Easycar), le
transport aérien (Easyjet), les croisières (Easycruise) ou encore la livraison de pizzas (Easypizza), le groupe britannique s’attaque cette fois au marché de la téléphonie mobile.Dévoilé en juin dernier, en même temps que le concept Easymusic (un futur site de téléchargement de morceaux libres de droits), le projet a été officialisé ce mardi d’une même voix par Easygroup et l’opérateur télécoms danois TDC. Les
deux partenaires lanceront ‘ d’ici à la fin de l’année ‘ l’opérateur de téléphonie mobile Easymobile en Grande-Bretagne.Ce dernier s’appuiera sur le modèle de Telmore, un opérateur de téléphonie mobile virtuel détenu à 100 % par TDC, depuis janvier dernier. Telmore revendique aujourd’hui environ 500 000 clients, soit une part de marché de
10 %. Sa recette : vendre des cartes SIM et des cartes prépayées en ligne et à bas prix.Easymobile ne possèdera pas de réseau en propre et achètera des minutes de communication en gros à d’autres opérateurs. On ne sait pas si des terminaux seront également proposés.Avec ce cocktail Web et prix bas, Easygroup espère bousculer un marché britannique déjà dense en opérateurs. Outre les acteurs traditionnels comme Orange, Vodafone, One2One et Cellnet, les clients britanniques peuvent s’adresser à des
opérateurs sans réseau tels que Tesco Mobile, Sainsbury Mobile et surtout Virgin Mobile. Ce dernier rencontre un succès fulgurant depuis son lancement fin 1999 et revendiquait récemment près de 3,6 millions de clients, soit une part de marché
de 7 % au Royaume-Uni. Présent en Australie et aux Etats-Unis, Virgin Mobile compte s’introduire en Bourse prochainement.
Passe d’armes
L’annonce de l’arrivée d’Easygroup sur le marché des mobiles outre-Manche avait d’ailleurs donné lieu à une passe d’armes entre Richard Branson et Stelios Haji-Ioannou en juin dernier. Le premier avait estimé qu’il était trop tard pour
lancer un nouvel opérateur. Le second avait rétorqué à ce lui qu’il considère comme son ‘ modèle ‘ que Virgin Mobile, avec ses ‘ téléphones funky vendus dans des boutiques chic et avec des tarifs
onéreux ‘ était une idée désormais dépassée.Easygroup et TDC ont précisé vouloir s’attaquer à une douzaine d’autres marchés, sans préciser lesquels. Reste à savoir si cette nouvelle diversification est opportune au moment où Easygroup rencontre quelques difficultés. Easycar
cherche depuis fin 2003 à se recentrer sur son marché en franchisant ses agences, EasyInternetCafé a dû fermer ses portes dans cinq des huit pays où il est présent du fait d’une perte de 120 millions deuros. Tandis que le bijou du groupe,
Easyjet, malgré des résultats honorables, subit la pression de la concurrence et des prix du pétrole.
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