Trois accéléromètres pour mesurer la vitesse et l’intensité des mouvements, trois autres pour l’extension de la seconde main, le Nunchuk, une caméra embarquée dans la Wiimote pour viser à l’écran et aider la console à situer la manette, voilà la recette de base de la Wii, lors de sa sortie en 2006. Le concept fait mouche, le grand public adhère, le succès est immédiat et colossal.
Problème : la manette n’est pas aussi fidèle qu’on l’escomptait et Nintendo se résout, il y a un an, à commercialiser le Wii MotionPlus, un gyroscope à enficher à la base de la Wiimote, pour affiner sa précision et rendre plus facilement les gestes obliques (coup de raquette au tennis, coup d’épée lors d’un duel, etc.)
Kinect : la solution de Microsoft
Le Projet Natal, finalement renommé Kinect, va plus loin encore. Ce système, qui sortira en novembre sur Xbox 360, repose sur une simple caméra. Ni manette, ni volant, ni balance, ni fils ou quoi que ce soit d’autre, Kinect permet de jouer uniquement avec son corps. Par exemple, dans le jeu de course Kinect Joy Ride, il faut mimer un volant et se pencher dans les virages pour conduire. Un enfant de six ans le fait lorsqu’il joue, mais pour un adulte qui a oublié le pouvoir de l’imagination, piloter « en faisant semblant », quelle révolution ! Kinect embarque également un microphone et une fonction de reconnaissance vocale.
Kinect et la latence…
Mais les problèmes de la Wii ne sont pas résolus, juste contournés. En effet, en raison de la surcouche logicielle qui rend ces miracles possibles, Kinect ne peut retranscrire un geste rapide en temps réel, mais doit attendre qu’il soit fini. D’où un décalage entre vous et l’action à l’écran… Par ailleurs, il ne prend pas en compte tout le corps, mais seulement les extrémités et les articulations, et à partir de là, extrapole votre position, parfois maladroitement. La fidélité du jeu à vos mouvements dépend beaucoup des titres, et certains sont très, très, très imprécis.
En fait, on retrouve les frustrations de la Wii : manque de clarté dans les interactions, calibrages intempestifs, et cette impression rageante que c’est au joueur de comprendre la machine et non l’inverse.
Sony fait mieux…
La solution préconisée par Sony, le PlayStation Move, n’est pas la plus médiatisée. Mais essai à l’appui, elle semble au final la plus efficace. Dans le fond, le constructeur japonais a choisi de ne pas choisir : son système repose à la fois sur une manette façon Wii (avec accéléromètres et gyroscope) et sur une caméra placée face au joueur, comme la Xbox 360.
Le premier avantage est technique : en multipliant les informations, le jeu est à la fois plus réactif et plus précis. Nos premières parties de ping-pong nous ont bluffés ! Et question ping-pong, au moins, on s’y connaît. Second élément positif, le gyroscope est compris dans chaque manette, pour un maximum de précision et on peut jouer avec une manette performante dans chaque main. Une symétrie qui pourrait sembler évidente, mais ne l’est pas sur Wii, l’extension n’intégrant que des accéléromètres. Enfin, dernier avantage du dispositif, il permet de situer très précisément la manette dans l’espace, dans un plan en 3D. Très pratique pour le ping-pong ou l’escrime, par exemple.
Mais peut mieux faire encore…
Le PlayStation Move n’est pas encore une solution parfaite. S’il est beaucoup plus précis, et donc immersif, que ses concurrents, il lui manque en revanche la folie du concept Kinect. On perd ainsi l’impression de jouer avec tout le corps et sans accessoire, d’autant que les contrôleurs, avec leurs boules de couleur, s’oublient assez difficilement. Quatre « Move » peuvent par ailleurs être branchés en même temps. Mais cela signifie que pour les jeux à deux mains, donc à deux contrôleurs (boxe, volley-ball), et contrairement à la bonne vieille Wiimote, il ne sera pas possible de jouer à trois ou quatre. Si une des technos avait été parfaite, c’eût été trop facile…
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