Pas de doute, le cloud gaming arrive à grands pas. Il est même presque là, à portée de manette. Lors du salon des jeux vidéo de l’E3 2019, le sujet était même au centre de toutes les conversations. Pourquoi ? Parce que Google a profité de cette occasion pour dévoiler le contenu et les prix de son offre Stadia, du cloud gaming avec un catalogue de jeux qui ne demande qu’à grandir. Cloud encore avec Microsoft, qui était le seul des trois constructeurs de consoles à faire une conférence lors de laquelle il a été question de nuage, avec le Project xCloud mais aussi le Console Streaming.
Enfin, même si Sony était le grand absent de l’E3 cette année, cela ne l’a pas empêché de faire de petites annonces, en amont du salon, et de réaffirmer sa volonté de mettre un coup d’accélérateur dans le nuage. Il est donc l’heure de faire un « point météo 2.0 » plus complet.
Google met les deux pied dans le cloud gaming
Google Stadia. Il va falloir s’habituer à voir un nouveau petit logo lors des présentations des jeux vidéo car le géant du web est bien décidé à se faire une place dans le panorama. Et comme Google est un acteur majeur de la tech, il y a fort à parier qu’il va tout mettre en oeuvre pour promouvoir Stadia de toutes les façons possibles.
C’est un drôle de modèle que celui que Stadia. Qui sera pour l’instant accessible sur abonnement (9,99 euros/mois). On pourra en profiter sur un ordinateur (via le navigateur Chrome), une TV, un smartphone via une appli, etc. Seules l’offre payante -qui comprend l’accès aux jeux en 4K- sera disponible cet automne. Mais, en 2020, une solution gratuite mais limitée au 1080p sera lancée, pour tenter de démocratiser le cloud gaming. Stadia ne proposera que quelques jeux gratuits avec l’abonnement, notamment, au lancement, Destiny 2 et tous ses DLC. Et se pose plutôt comme une nouvelle plate-forme, sur laquelle il faudra acheter ses jeux.
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D’ailleurs, les mauvaises langues diront que pour le moment le nombre de jeux au menu (une trentaine) est un peu mince mais, encore une fois, on parle de Google. Le mastodonte du web n’aura sans doute pas grand mal à convaincre les éditeurs et créateurs de jeux de le rejoindre dans l’aventure Stadia si la sauce prend correctement.
Microsoft : beaucoup de streaming… mais peu de Cloud
Si son arrivée dans le ciel du cloud gaming n’était qu’une question de temps, la société de Redmond a attendu la fin de l’année dernière pour commencer à dévoiler une partie de ses plans en la matière. Le Cloud, le colosse américain connaît : il dispose de serveurs Azure partout sur la planète et c’est l’un des ses piliers de développement majeurs.
Lancer une offre de jeu dans le nuage est donc à sa portée et rien de plus logique que de l’inclure dans son écosystème Xbox. Nom de code : xCloud. Beaucoup de promesses, un service très attendu, si attendu qu’on aurait bien aimé le voir s’étaler en grand à l’E3. Eh bien non.
Microsoft est resté discret à son propos. « Work in progress », il prend son temps et ne veut pas lancer quoi que ce soit qui puisse ternir son image dans le monde ultra exigeant du gaming.
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Mais, rassurez-vous, il a quand même été question de nuage pendant la conférence puisque, d’une certaine façon, la technologie Console Streaming – annoncée pour cet automne – est un dérivé de xcloud. Pour rappel, il s’agit d’utiliser sa console de jeu comme d’un serveur personnel, et profiter de vos titres depuis n’importe quel appareil. Ce service est compatible avec le Game Pass (offre de jeux à la demande) pour Xbox One, afin d’avoir accès à un catalogue colossal de titres.
Sony, discret mais actif
Et les Japonais dans tout ça ? Sony ne participait pas à l’E3 cette année mais cela ne l’a pas empêché de dévoiler quelques-uns de ses plans en marge du salon. C’est en tout cas ce que des interviews données par Jim Ryan, le nouveau grand patron de Sony Interactive Entertainment, nous ont appris.
Le père de la PlayStation compte bien mettre le turbo sur l’amélioration et le développement de l’offre cloud PlayStation Now en parallèle du lancement de sa prochaine console. Mais il n’a pas souhaité rentrer dans les détails, réservant surement le plus croustillant pour de futurs événements comme la GamesCom ou encore le Tokyo Game Show qui se tiendront cet été pour le premier et à l’automne pour le second.
Rappelons également que Sony et Microsoft ont signé un récent partenariat pour accélérer le déploiement de solutions de streaming et de cloud sans pour autant envisager de construire des ponts entre leurs écosystèmes respectifs.
Big N, l’observateur
Nintendo, de son côté, est assez silencieux et, tel certains personnages de mangas, semble se contenter de contempler le nuage dans le ciel, sans trop savoir si il faut le craindre ou en profiter. Nous qui avions parié sur une annonce de partenariat avec Microsoft ou Google lors de l’E3, nous avons été fort déçus. Cependant, pendant le salon, Charlie Scibetta (l’un des pontes de Nintendo America) a déclaré au site américain TechCrunch que le streaming « était une technologie intéressante. Nous surveillons ses évolutions de près. Toutefois, nous n’avons rien à annoncer la concernant pour le moment. Nous demeurons toutefois concernés par la façon dont les nouvelles technologies impactent les façons de jouer. »
Au Japon, il est possible de jouer à Assassin’s Creed Odyssey, dans le nuage, depuis la console. Peut-être le jeu d’Ubisoft sert-il aussi d’étalon à Nintendo (Google s’en était servi pour promouvoir Project Stream, le futur Stadia) afin de mesurer l’ampleur du phénomène sur son propre marché avant de se lancer pleinement dans la bataille.
Pourtant, de notre point de vue, si il y a bien UNE console qui se prête particulièrement bien au Cloud Gaming, c’est la Switch. Moitié nomade, moitié sédentaire, jouissant d’une ergonomie et d’un confort de jeu sans pareil, on pourrait presque penser qu’elle a été conçue dans l’optique, un jour, de devenir l’un des meilleurs porte-étendards du jeu en streaming
Attention, Amazon arrive en 2020
Reste le cas Amazon. Pour le moment, la société de Jeff Bezos a un pied dans le monde du jeux vidéo avec la plateforme de diffusion Twitch et développe des jeux en secret. Toutefois, la gourmandise du milliardaire américain est insatiable et ce dernier a décidé de se lancer, lui aussi, dans l’aventure du cloud gaming.
Pour l’instant, on en sait peu sur ce qu’il prépare mais entre ses infrastructures, ses partenariats et sa force de frappe promotionnelle, le plus grand supermarché de la Toile pourrait bien proposer un catalogue de jeux très étoffé et des abonnements jumelés avec des offres existantes. Rendez-vous est pris en 2020.
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