Chaque année, les grands noms du jeux vidéo abattent leurs cartes en amont de l’E3, afin de bénéficier de la plus grande exposition médiatique. Cette année, alors que le salon n’ouvrira à proprement parler ses portes que mardi matin, heure californienne, la première conférence s’est tenue samedi après-midi, à Los Angeles.
Presque trop tôt
Comme l’année dernière, un éditeur a réussi à griller la priorité à Microsoft qui voit son rôle « d’ouvreur d’E3 » contesté depuis plusieurs années. C’est Electronic Arts qui lui a volé la vedette en ce moins de juin 2017, en prenant un peu d’avance, presque trop. En effet, hasard des vols et du calendrier, une très grosse partie de la délégation française n’était pas encore arrivée quand EA a fait parler la poudre, donnant aux annonces un drôle d’air de coup de tonnerre dans le lointain, presque inaudible.
Une impression renforcée par le fait que l’éditeur avait déjà dévoilé des titres en amont de son évènement, notamment le prochain Need for Speed Payback. Lors de son Live @ EA PLAY, tenu en marge de l’E3 pour la deuxième année consécutive, la société de Redwood a maintenu une tendance forte de ces dernières années, l’utilisation au travers de tous ses jeux des différentes plates-formes technologiques développées par ses studios. Ainsi le Frostbyte Engine, moteur aux rendus incroyablement réalistes, continue d’étendre sa présence.
La conférence s’est ouverte avec le très populaire (aux Etats-Unis, au moins) Madden, dont l’intérêt a été de permettre la présentation de captures d’écran du jeu tournant sur la future Xbox Scorpio – et c’est beau ! Les annonces plus importantes se sont ensuite poursuivies, dont certaines pourraient avoir un impact majeur sur le long terme. Passons-les rapidement en revue.
Le futur se prépare aujourd’hui
Après quelques annonces, Electronis Arts a présenté SEED, pour Search for Extraordinary Experiences Division. Il s’agit dans les faits d’un incubateur interne à l’éditeur dont l’objectif est de se concentrer sur des technologies de pointe.
Preuve de l’importance de ce projet, Patrick Söderlund, le patron d’EA, a insisté sur le fait qu’il travaillait au quotidien avec cette petite équipe, discrète qui s’attelle à des « contenus visionnaires » reposant sur technologies telles que le deep learning, les réseaux neuronaux ou la réalité virtuelle. « Nous voulons estomper les frontières entre réalité et monde virtuel », annonçait ainsi le boss d’Electronic Arts, avant de continuer : « et si au lieu de donner à des millions de joueurs la possibilité de contrôler un seul personnage virtuel, nous proposions des jeux avec des millions de personnages définis par vous, nos joueurs ? ».
SEED donne l’impression de vouloir donner à chacun la possibilité d’entrer dans la matrice. En tout cas, la possibilité de partager des expériences virtuelles et de devenir qui on souhaite. Une ambition colossale qui mettra certainement des années à porter ses fruits mais pourra compter sur les technologies développées par EA et ses studios depuis des années.
Ce nouvel horizon esquissé laisse bien sûr beaucoup de questions en tête et beaucoup d’espoirs également, même si l’utilisation de l’apprentissage profond dans le milieu du jeu vidéo peut avoir mille usages et mille répercussions assez difficiles à imaginer aujourd’hui.
Au-delà de cet aperçu du futur, Electronic Arts a logiquement présenté ou détaillé ces futurs jeux à commencer par son prochain épisode dans l’univers Star Wars.
Star Wars Battlefront II, plus de contenu
Attendu pour le 17 novembre prochain, le titre a mis en avant un contenu bien plus riche que l’épisode précédent, qui avait souffert de quelques lacunes : manque de variété dans les modes de jeux, contenus réservés à des DLC, etc. Battlefront II couvrira toutes les périodes abordées dans les trois trilogies. L’histoire sera portée par une campagne solo de belle ampleur, dont les épisodes se situeront entre les films, du Retour du Jedi au Réveil de la Force. Evidemment, le titre proposera aussi batailles multi de « taille épique ».
Au total le titre devrait proposer trois fois plus de contenu que son prédécesseur, avec notamment plus de planètes à visiter et sur lesquelles batailler. La quiète planète Naboo, présentée dans une démo, a ainsi été le théâtre d’affrontements entre les clones de la confédération du commerce et les clones de la République. On ainsi pu voir plusieurs classes de personnages, dont certaines sont de retour.
Néanmoins, EA n’a pas totalement changé, un DLC gratuit est prévu pour la fin d’année, concomitant à la sortie de Star Wars VIII, il permettra de jouer avec le Capitaine Phasma et Finn.
Battlefield 1 : au nom du tsar, un DLC majeur
Si la guerre dans les étoiles va à nouveau faire rage, la première guerre mondiale n’en est pas abandonnée pour autant. Un DLC d’importance a été annoncé par DICE et il introduira le joueur aux joies du front russe. Il proposera six nouvelles cartes, des soldats féminins, de nouvelles armes ainsi que plusieurs véhicules, dont un bombardier assez impressionnant. Au-delà de ces nouveautés, un nouveau mode de jeu a également été introduit, baptisé Largage de ravitaillement ainsi que d’autres options de personnalisation du style de jeu.
Need for Speed Payback, avec des morceaux de Burnout
Mélange de fantasmes de fans de voitures, de braquages routiers et de courses poursuites, ce nouveau Need for Speed a des airs de Burnout – oh le beau take down -, et on ne va pas s’en plaindre.
Annoncé le 2 juin dernier, pour une sortie le 10 novembre prochain, Payback proposera trois personnages jouables et un scénario qui n’aura pas à rougir de ceux des Fast and Furious (pas forcément réputés pour leur histoire, il est vrai). Ce Need for Speed s’étendra dans le plus grand monde ouvert jamais conçu pour la série, où la ville de Fortune Valley – Las Vegas quelqu’un ? – et ses alentours désertiques pourront être parcourus librement.
Mais pour les passionnés de voitures, la plus belles de nouveautés pourraient bien être celle permettant de récupérer des vieilles voitures et de les « retaper » pour ensuite les utiliser.
Anthem, Bioware revient
Tournons la page Mass Effect, et allons de l’avant, mais toujours dans un univers de science-fiction. C’est la promesse que semble faire Bioware avec son nouveau titre Anthem. Electronic Arts a indiqué que le jeu tourne avec son moteur Frostbyte. Il semble se dérouler sur une planète hostile, où un mur protège les humains de monstres gigantesques qu’ils affrontent ou repoussent avec des armor suites. Pour l’instant, on ne sait que peu de choses de ce titre, qui devrait être dévoilé plus longuement lors de la conférence Xbox qui aura lieu cette nuit (à 23h, heure française).
NBA Live et FIFA 18, il va y avoir du sport
Electronic Arts c’est aussi (et surtout ?) des licences sportives qui cartonnent. Sans surprise, FIFA reviendra avec le numéro 18 sur le maillot. On retrouvera Alex Hunter, jeune joueur prometteur de FIFA 17, dont les performances sont même vantées par Thierry Henry ou Cristiano Ronaldo, dans le trailer du jeu. Le mode histoire est donc toujours bien présent, la scénarisation semble prendre de l’importance avec un choix pour le prodige du ballon rond : rester en Europe ou partir pour les Etats-Unis – est-ce vraiment un choix ? Le système d’animation déjà en fort progrès ces derniers épisodes a encore été amélioré, semble-t-il, pour rendre le comportement des joueurs encore plus réaliste.
NBA Live 18 a également donné un premier aperçu de ses performances. Il sera possible d’y jouer dès le mois d’août grâce à une démo gratuite. La bonne nouvelle est qu’il sera possible de conserver sa progression en solo, en coop et en multi quand le jeu sortira. Comme pour FIFA, le mode histoire/campagne « The One » sera fortement scénarisé. Un mode 5 contre 5 devrait également faire la part belle aux baskets des terrains urbains, en extérieur.
A Way Out, le coop élevé au rang d’art ?
Enfin, EA a rappelé son engagement vis-à-vis des studios indépendants via EA Originals. Le jeu présenté A Way Out, qui sera disponible sur PC, Xbox One, PS4, est le nouveau jeu des créateurs de l’excellent Brothers : A Tale of Two Sons. Comme ce dernier, il propose de jouer en coopération, en écran partagé et en ligne. L’objectif sera cette fois de s’échapper d’une prison en collaborant avec un autre détenu. Le gameplay est donné pour être riche et varié et on compte sur le savoir-faire du studio pour raconter son histoire avec talent.
Si Electronic Arts a été le premier à faire le show, les deux jours à venir vont être riches en annonces, avec les conférences de Microsoft, Sony, Bethesda ou encore Ubisoft.
Pour en savoir plus, lisez notre dossier spécial E3 2017.
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