Traditionnellement, c’est Microsoft qui ouvre le bal de la grande fête américaine du jeu vidéo avec sa conférence du lundi matin. Cette année, pourtant, le géant de Redmond s’est vu piquer le rôle par Bethesda, éditeur de plus en plus incontournable, qui a choisi de réunir ses partenaires, ses fans et la presse la veille au soir dans le très prestigieux Dolby Theater, où se tient la cérémonie des Oscar.
De la balle Doom Doom
Une salle mythique, barrée d’un écran géant, du popcorn gratuit et des bracelets lumineux pour les présents et une avalanche de décibels et d’annonces le tout à un rythme bien calculé… Ainsi, les 25 minutes (sur l’heure trente qu’a duré la keynote) consacrées à Doom n’ont pas paru longues du tout.
Bethesda a su habilement rappeler les origines et les points forts de ce titre historique, père du FPS et d’une longue série de titres où l’objectif est de tuer du démon, si possible avec tous les effets pyrotechniques et sanglants disponibles.
Graphiquement, ce Doom est splendide, les deux démonstrations du mode solo qui ont été diffusées donnent une bonne idée du potentiel du nouveau moteur graphique maison. Les effets de lumière, vapeur ou encore sang sont ultraréalistes et mettent bien en valeur un gameplay qui a l’air nerveux et rapide. Une nouveauté séduit visuellement mais laisse perplexe malgré tout, le fait que le changement d’arme, via une roue de sélection à l’écran, produise systématiquement un ralenti. Cela peut autant souligner la nervosité de l’action que devenir un frein pour ceux qui jouaient de la roulette pour passer du BFG au fusil à pompe.
Et justement côté armes, tout est là, tout est jubilatoire. Le fusil à double canon est toujours aussi sauvagement efficace, la tronçonneuse aussi délirante et sanglante et le BFG (pour Big Fucking Gun) toujours aussi démesuré et redoutable.
Et si les explosions de corps démoniaques à coup de chevrotine ne vous suffisent plus, ce Doom introduit des sortes de mises à mort manuelles quand un ennemi atteint un seuil de santé critique. Selon l’adversaire, on lui brisera la nuque, lui arrachera un bras ou un bout non identifié du ventre pour lui coller dans la bouche, etc.
Par ailleurs Doom, dans la grande tradition d’un Quake 3 Arena auquel il fait fortement penser en l’occurrence, proposera des modes multijoueur. Il embarquera même un outil d’édition de niveau et de modes de jeu, pour que la communauté puisse se saisir de ce titre et lui accorde une belle longévité.
Frais et primesautier, Doom arrivera au printemps 2016 sur PC, Xbox One et PlayStation 4.
Dishonored, enfin un deuxième volet annoncé
Apparu en 2012, le jeu d’action infiltration qu’on pouvait finir sans tuer un ennemi revient ! Dishonored 2 vient d’être annoncé par deux représentants du studio français Arkane. La recette reste la même si on peut envisager de jouer comme un tank, il est aussi possible d’être discret comme un ombre.
Mais Bethesda a su apporter de la nouveauté à ce titre. Si le joueur évoluera toujours dans le même univers, ce dernier paraît avoir évoluer. L’action se déroule sur une autre île, dans un autre lieu et les décors sont plus colorés, ce qui n’empêchent pas à la direction artistique de s’affirmer. On lui trouve cependant des airs de Bioshock Infinite, ce qui n’est pas forcément déplaisant. Autre changement, le joueur pourra choisir entre deux personnages, un homme et une femme, chacun ayant ses pouvoirs et ses capacités.
Dishonored 2 sortira sur PC, Xbox One et PS4 à une date non définie. Tout juste sait-on que ce n’est pas pour tout de suite. On tablerait volontiers sur une fin 2016, première moitié 2017.
Une chose est certaine pour attendre Arkane Studios a annoncé l’arrivée prochaine, à l’automne, d’une Edition définitive du premier Dishonored. Non seulement cette version comprend tous les DLC sortis mais propose également des graphismes améliorés pour mieux tirer parti des nouvelles consoles.
Préparez-vous à de grosses retombées !
Elder Scrolls Online a eu droit à un petit topo sur sa prochaine « extension », Tamriel Unlimited, et même à un jeu de cartes virtuelles stratégique, à la Magic ou Hearthstone, baptisé Elder Scrolls Legends. Pour autant, ce n’est pas lui qui a retenu l’attention.
C’est Fallout 4, annoncé deux semaines avant l’E3, qui s’est taillé la part belle dans la keynote de Bethesda.
Le titre, commencé en 2009, juste après la fin du développement de Fallout 3 a pris son temps – les équipes ayant entre temps produit Skyrim. Avec ce nouveau titre, Bethesda semble pousser encore plus loin son souci maniaque du détail, sa volonté imparable de proposer un univers vastes où les choix de chaque instant ont des répercussions, où le joueur peut tourner le dos à une quête quand bon lui semble, etc.
Un vrai jeu de rôle, jusque dans le système de combat. S’il sera possible de jouer en vue à la première ou à la troisième personne, un nouveau mode permet de ralentir le temps pendant un combat et ensuite de « viser » une partie du corps d’un ennemi pour voir quelle partie est la plus à même de faire de gros dégâts si elle est touchée.
Pour l’histoire, Todd Howard, qui a été à la manœuvre sur Fallout 3 et plusieurs titres de la série The Elder Scrolls, n’a pas voulu trop en dire. On sait toutefois que le jeu commence avant l’explosion de la bombe atomique qui détruira tout. Ce court passage pré-apocalyptique permet aux joueurs de découvrir la vie d’avant mais aussi et surtout de créer et personnaliser son personnage avec des outils a priori très simple à prendre en main. On pourra ainsi choisir d’incarner l’homme ou la femme d’un couple. Alors que la bombe explose les deux jeunes gens et leur bébé entre dans l’abri 111. Deux cents ans plus tard, seul l’un deux ressortira vivant, dans un monde dévasté…
Fallout 4 semble plus que jamais dans la série mettre en avant un monde ouvert et dynamique, porté par des dialogues et des liens de cause à effet très poussé. Un univers ou tous les matériaux peuvent être récupérés pour construire autre chose, s’enthousiasmait Todd Howard. L’évolution du personnage aussi est au cœur du jeu.
Afin de rendre la consultation des statistiques, de l’équipement et de différents éléments plus ludique, les développeurs de Bethesda ont conçu une montre « connectée » dans le jeu, que le héros porte au poignet. Et comme Fallout est un jeu comportant de nombreux fans, Bethesda a prévu une version collector qui inclura une « copie » de cette montre. On pourra y glisser un smartphone pour avoir un écran, et les développeurs de Fallout ont même prévu une application… Elle sera disponible, comme Fallout 4 le 10 novembre prochain !
Et pour patienter, Bethesda propose un autre jeu Fallout, gratuit lui, et limité à iOS. Fallout Shelter est un jeu aux multiples inspirations de Sim City en passant par XCOM, qui permet au joueur de gérer un abri antiatomique. Il faut alors s’assurer que les habitants sont heureux, épanouis et productifs. Il faudra pour cela s’assurer que les ressources sont suffisamment abondantes et que les survivants sont bien entraînés.
Fallout Shelter est disponible gratuitement – avec des achats intégrés – dès aujourd’hui sur l’App Store.
BattleCry
Dévoilé lors de l’édition 2014 de l’E3, BattleCry pourrait être résumé à un Team Fortress l’épée au poing, ce serait lui rendre un bel hommage… tout en le réduisant un peu au rôle de suiveur. Une erreur tant BattleCry semble ouvrir des voies et offrir une nouvelle approche fun du match par équipe. Bethesda a brièvement introduit une nouvelle équipe lors de sa keynote et annoncé que la bêta mondiale était désormais ouverte. Le jeu, en free-to-play, devrait sortir dans le courant de l’année.
Avec cette première keynote de son histoire, Bethesda frappe fort. Sur le long terme, se pose la question de sa capacité à tenir chaque année un rendez-vous de cette qualité, et sur le court-terme, cette conférence résonne comme un avertissement à tous les éditeurs qui vont suivre demain. Attention, semble dire Bethesda, la barre est placée très haut ! Pour le plus grand plaisir des gamers.
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