A l’instar de leurs homologues américains, les patrons français n’ont plus que le mot “e-transformation” à la bouche. Ils signifient ainsi leur désir de mesurer effectivement l’impact des nouvelles technologies sur leur business et d’en tirer le profit maximum“Au dernier trimestre 2001, nous avons multiplié les missions d’évaluation du retour sur investissement des projets internet”, souligne Thomas Leclerc, 31 ans, consultant senior chez Kearney Interactive, la filiale e-business du cabinet de conseil en stratégie. “Les directions générales ne voulaient pas confirmer les budgets pour 2002 sans avoir eu la garantie que les dépenses précédentes n’avaient pas été sans fondement”, note-t-il.
Une relation privilégiée
Passé par l’audit (chez Salustro Reydel), puis le conseil (au sein d’Andersen), ce docteur en sciences de gestion, par ailleurs expert-comptable, a le profil rêvé pour rassurer des dirigeants peu disposés à renouveler les largesses des débuts de la net économie. Il dispose aussi d’une expérience qui l’a rendu lucide sur les erreurs du passé : “Lorsque j’ai réalisé mes premières missions e-business, en 1999, mes collègues et moi-même n’en savions guère plus que les clients. Aujourd’hui, nous savons mieux rationaliser et optimiser les investissements. Nous sommes aussi plus aptes à soulever les problématiques de changement liées à l’utilisation des nouvelles technologies.”Car développer par exemple de nouveaux canaux de vente ou de services en ligne, n’est pas sans effet sur l’organisation de l’entreprise : l’ouverture d’un site vitrine, dans la distribution sélective de produits de luxe ou encore dans l’automobile, entraîne notamment une relation plus directe entre la marque et ses clients, relation qui, autrefois, transitait par les boutiques franchisées ou par les concessionnaires. “Une équipe internet rodée au marketing client peut alors être mise en place au siège social, jusqu’ici plus habitué au seul marketing produits”, analyse le consultant.
Consultant créatif
L’administration aussi est en pleine “e-mutation” : Thomas Leclerc travaille ainsi, pour une grande collectivité locale, à évaluer les conséquences économiques et organisationnelles de l’installation d’un portail pour les administrés : impact sur le personnel d’une dématérialisation de certains actes, redéploiement des compétences…Autant de champs d’étude qui supposent des aptitudes variées : “Le consultant en e-transformation doit être un senior, ayant, de préférence, exercé des fonctions opérationnelles dans l’entreprise. Il doit bien sûr manifester une certaine aptitude aux technologies, mais surtout un goût pour l’innovation, car les problématiques étudiées nexistaient pas il y a encore trois ans.” Un consultant créatif en somme : plutôt une bonne nouvelle !
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