Inexorablement, la radiomessagerie perd des clients tous les mois depuis plus d’un an. Pas tant au niveau du volume des terminaux en circulation – qui décroît doucement (voir schéma) – qu’en nombre de messages émis. Une donnée que ni l’ART ni les opérateurs n’osent publier, mais qui, à les entendre, est en chute constante. En fait, le système d’envoi de message par voie radio sur pageur n’a pas survécu à l’explosion de la concurrence du GSM.
Un abonné rapporte en moyenne 10 F par mois
ès la fin 1998, Cegetel abandonnait son service TamTam, puis Bouygues limitait son système Kobby, et France Télécom se défaisait de son Tatoo. Tous pour cause de non-rentabilité, les terminaux et les réseaux à la norme Ermes – déployée spécifiquement à grande échelle en France – coûtant trop cher.En 1999, le revenu moyen par abonné était inférieur à 10 francs par mois ! Pratiquement rien. Mais e*message croit quand même en l’avenir de la radiomessagerie. Il vient de racheter les activités de Deutsche Telekom et de France Télécom. La start up compte investir 10 millions d’euros dans ces réseaux d’ici à trois ans, et il prévoit d’autres emplettes à travers l’Europe. “Aujourd’hui, la radiomessagerie devient plus un marché de niche qu’un service grand public “, déclare Hugues Ferreboeuf, président du directoire d’e*message France. Il estime les structures des opérateurs historiques, habitués aux volumes, inadéquates. Pour développer son chiffre d’affaires (140 millions de francs en 1999), e*message compte s’adresser aux entreprises. Et leur proposer des services à valeur ajoutée, comme la gestion de leur messagerie ou du télésecrétariat. Pour ce faire, le nouvel opérateur a racheté en juin Sprintel et Stratus, deux sociétés expertes du domaine. e*message espère également développer la diffusion d’informations sur ses terminaux (fil boursier ou AFP).Mais l’opérateur devra affronter la concurrence, toujours plus forte, du GSM. Revoir ses infrastructures (quatre réseaux, plus ou moins redondants, utilisant des technologies incompatibles) ; et reconstituer ses canaux de vente, puisqu’il ne bénéficie plus du réseau des agences France Télécom. Mais, surtout, selon Hughes Ferreboeuf, il doit “faire comprendre aux gens que le service existe toujours, même si TamTam a fermé et France Télécom vendu ses activités “.
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