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e-local mise sur la proximité pour doper sa marge

Le portail de proximité e-local.com a récemment levé 30 millions de francs auprès de Suez Net Invest et du groupe La Poste. En développant l’information pratique à l’échelle d’un quartier, la start-up est parvenue à réussir là où les autres butent.

Alors que les cityguides traversent une crise profonde, les portails d’information de proximité tirent leur épingle du jeu. En témoigne la lente et sûre évolution d’ e-local.com, qui vient de lever 30 millions de francs auprès du groupe La Poste et de Suez Net Invest.Créé en juillet 1999, e-local avait pris le chemin des cityguides classiques.
Nous avons d’abord ouvert le site de Neuilly avec trois journalistes. Les coûts de fonctionnement du site étaient très élevés “, se souvient Alexandre Joseph, fondateur d’e-local. Aussi, deux mois plus tard, il tente l’expérience de l’information pratique à Levallois :
Le taux de fréquentation du site de Levallois est très vite devenu comparable à celui de Neuilly, avec des frais de fonctionnement infimes.Le calcul se fait vite : pour un site d’information traditionnel, e-local payait trois journalistes à 15 000 francs par mois. Les frais d’animation d’un site d’information de proximité sont, quant à eux, évalués à 1000 francs par mois, avec un investissement initial de 10 000 francs par site.

L’information de proximité, un concept qui paie

Le service proposé par e-local n’a, depuis, plus rien à voir avec un cityguide. ” Nous proposons des informations pratiques qui répondent aux besoins de la vie quotidienne : des horaires de la piscine à ceux du cordonnier du coin, en passant par le supermarché le plus proche “, explique Alexandre Joseph.Le modèle économiqueZ d’e-local est également totalement différent : un cityguide vit essentiellement de la publicité (qui va mal), e-local propose aux commerçants de réaliser leur site pour un budget moyen de 5 500 francs par an.” Bien sûr, certains cityguides proposent aux commerçants de réaliser leur site Web. Mais, dans des marques génériques, comme par exemple cityvox, ces derniers ne s’y retrouvent pas. Avec e-local, le parti pris consiste à vendre aux commerçants un site Web à l’adresse de leur ville, e-neuilly.com ou e.bagneux.com “, ajoute Alexandre Joseph.

120 marchés virtuels d’ici la fin de l’année

Aujourd’hui, e-local.com couvre 88 sites répartis en villes ou en quartiers dans la région parisienne et en Belgique. Lille, Roubaix, Angers, Lyon et Aix seront bientôt couverts. Avec cette troisième levée de fonds, e-local compte s’étendre sur 120 sites d’ici la fin de l’année et embrasser 170 sites d’ici un an.La start-up a déjà référencé 180 000 commerçants dont 1300 payants. Elle compte en atteindre 15 000 d’ici deux ans. Dans sa méthode de référencement, e-local se rapproche donc des Pages Jaunes, ” avec plus de services pour l’internaute et plus de proximité encore. Et puis, nous sommes nettement moins chers que les Pages Jaunes “, se réjouit le fondateur d’e-local.Outre l’achat de sites par les commerçants, e-local compte à terme étendre ses sources de revenu au marketing des grandes marques, puis à la vente de contenu aux opérateurs de téléphonie mobile.” 
Renault pourra poster un bandeau de publicité, mais au lieu de renvoyer sur son site général, le bandeau dirigera l’internaute sur le site du concessionnaire le plus proche
. Ce sera bien plus pratique pour tout le monde “, surenchérit Alexandre Joseph.Ce dernier voit son projet comme l’aboutissement du virtuel au service du réel, comme un marché de proximité en ligne. Il estime d’ailleurs que l’avenir du Web, c’est le local.

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Mélusine Harlé