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e-Carte Bleue : un surcoût injustifié pour les internautes

Le GIE Carte Bleue lance le numéro de carte bancaire jetable, valable pour une seule transaction. Sous prétexte d’une meilleure sécurité, l’utilisation de l’e-carte bleue sera payante pour l’internaute.

Après deux ans de développement, l’e-Carte Bleue est enfin commercialisée par les banques françaises au travers du GIE Carte Bleue (Groupement d’intérêt économique Carte Bleue).Son principe est simple : un logiciel installé sur le poste de l’internaute lui génère un numéro de carte bancaire, valable pour une transaction unique.Bien que l’e-Carte Bleue ne soit qu’un prolongement de la Carte Bleue Visa, déjà payante, les banques françaises ont choisi de se rémunérer sur son utilisation par les internautes.

Tarif à la carte selon les banques

Chaque banque est libre de fixer ses tarifs. La Société Générale, première banque à ouvrir le bal, prélèvera 50 centimes d’euro par transaction, et six euros à l’inscription. La Caisse d’Epargne Ile de France, qui commencera la vente dans quelques semaines, a opté pour un forfait d’un euro par mois.Le service est ouvert aux porteurs de Carte Bleue Visa, soit 60 % des porteurs de cartes bancaires en France. Il nécessite une inscription auprès de sa banque, qui fournit un identifiant et un mot de passe, indispensables à l’utilisation de l’e-carte bleue.Pour le commerçant, le processus est invisible. Il ne voit pas la différence entre un numéro de carte normale et un numéro d’e-Carte Bleue. Cela permet à l’e-Carte Bleue d’être utilisée sur n’importe quel site marchand, immédiatement.Pour le cyberacheteur, c’est l’assurance que son numéro ne pourra être réutilisé pour un autre achat, par un fraudeur ayant piraté les bases de données du commerçant.

Les banques veulent inquiéter pour mieux rassurer

Le GIE Carte Bleue Visa compte sur l’e-Carte Bleue pour convertir les porteurs de carte en cyberacheteur. Mais le nouveau service multiplie les contradictions.Tout d’abord, en cherchant à ” instaurer la confiance “, les banques laissent entendre encore une fois, qu’il existe un risque sur Internet. Une démarche déjà employée par American Express pour le lancement de leur dernière carte bancaire.Pourtant, lors de la conférence de presse de lancement, leurs représentants ont insisté sur le fait qu’il n’existait pas de fraudes sur Internet.Aujourd’hui, les problèmes viennent principalement des numéros récupérés par des escrocs sur les facturettes, ou ceux créés avec des générateurs automatiques. Des problèmes que l’e-carte bleue ne résout pas.Ensuite, il faut s’inscrire au préalable au service et installer un logiciel, une démarche qui pourrait rebuter les internautes débutants, marché cible de l’e-Carte Bleue.Enfin, même si le GIE estime que ” la confiance se mérite et, en l’occurrence, ici elle se paye”, comme l’a résumé l’un de ses membres, quel internaute sera prêt à ajouter un coût supplémentaire à ses achats en ligne, alors qu’aujourd’hui la législation française le protège contre les risques de fraude ?

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Karine Solovieff