Pour le déploiement de réseaux métropolitains (MAN), il existe peu d’alternatives commercialement disponibles à l’utilisation d’ATM (Asynchronous Transfer Mode) ou de SDH (Synchronous Digital Hierarchy). DTM, pour Dynamic Time Multiplexing (multiplexage temporel dynamique), en est une des plus sérieuses.Le routeur D56, du constructeur suédois Dynarc, utilise cette technologie héritée du monde de la voix pour transporter des flux IP directement sur les anneaux optiques des MAN.Ces derniers transportent les données par une succession de séquences de signaux lumineux émis de point en point à un intervalle régulier de 125 milli-secondes. Le retour du signal lumineux à son point de départ marque la fin d’un cycle (qui dure donc 125 millisecondes).
Une qualité de service adaptée aux MAN optiques
Or, pour la gestion de ces anneaux, les opérateurs doivent faire face à deux problèmes distincts.Le premier est la difficulté d’agréger plusieurs technologies sur un même lien physique. Chaque lien optique est en effet dédié à une technologie de transport (ATM ou SDH). C’est l’une des raisons pour laquelle l’extension de la capacité d’un lien, ou l’utilisation de bande passante d’un opérateur par un autre, est aussi problématique.De nombreux tests sont nécessaires pour interconnecter des anneaux. Cette séparation stricte des technologies de transport augmente aussi les risques de congestion. Un lien SDH peut ainsi être sous-utilisé alors même que la liaison ATM est saturée.Le routeur de Dynarc contourne le problème en permettant de fédérer plusieurs liaisons, qui seront alors vues comme un lien unique pouvant multiplexer le trafic IP provenant d’interfaces aussi différentes qu’ATM ou Ethernet.La seconde difficulté est liée à la topologie en anneau elle-même. “Rares sont les flux qui font le tour complet de l’anneau, explique Serge Conessa, directeur marketing de Dynarc pour la France. Si l’on compare le cycle de transmission optique à un train à grande vitesse, c’est comme s’il déposait tous ses passagers à la première gare et rentrait à vide”.Là encore, la réponse de Dynarc para”t simple. Dans un anneau SDH, chaque routeur dispose d’un intervalle de temps précis du cycle de transmission. Les routeurs DTM savent ” s’emprunter ” les uns aux autres ces temps de transmission lorsqu’ils sont inutilisés. Un même cycle peut ainsi transporter jusqu’à quatre fois plus d’informations que dans le modèle SDH.DTM est né à la fin des années quatre-vingt en Suède, dans les laboratoires d’Ericsson. Avant de devenir l’une des composantes du groupe d’étude RPR (Resilient Packet Ring) au sein de l’IEEE, la technologie a fait l’objet de recherches universitaires en Suède et aux États-Unis.Les chercheurs d’Ericsson, quant à eux, ont fondé deux sociétés distinctes, Dynarc et NetInSight, laquelle se propose aussi d’utiliser la technologie DTM, mais pour les boucles locales. “Dynarc a pris le pari que la convergence des réseaux vers IP impliquait la conversion des MAN à IP”, raconte Per Lembre.Contrairement à ATM ou SDH, DTM utilise en effet les fonctions de routage et de qualité de service d’IP, se contentant de les interpréter pour déterminer le n?”ud destinataire du flux et de lui attribuer un intervalle de transmission correspondant à son niveau de service (lire encadré).Il s’agit toutefois d’une technologie propriétaire, à comparer avec d’autres tentatives pour offrir aux opérateurs de la qualité de service sur leurs anneaux optiques.Cisco s’est également lancé dans la course en proposant DTP (Dynamic Packet Transport). À l’inverse de DTM qui hérite majoritairement des technologies de transport par circuits, DPT prend le parti d’adapter Ethernet au MAN.Conçue pour les routeurs 7500 et GSR12000, cette technologie, utilisant elle aussi les mécanismes de routage d’IP pour attribuer l’intervalle de temps de transmission. Les deux technologies de transport d’IP sur l’optique pourraient bien d’ailleurs, à terme, se trouver plus ou moins réunies par un standard. L’IEEE a en effet décidé, le 6 novembre, de former un groupe de travail dont l’objectif est de donner naissance à un standard, qui porterait a priori le numéro 802. 17, d’ici à la fin 2001.
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