Duolingo s'est séparé de 10% de ses sous-traitants en raison de l'IA : une première étape ?

Après les rumeurs de décembre qui évoquaient une vague de licenciements due à l’intelligence artificielle chez Duolingo, l’annonce officielle est tombée lundi 8 janvier. La société à la tête de l’application d’apprentissage de langues étrangères va bien se séparer de 10 % de ses sous-traitants et prestataires, rapporte Bloomberg, sans détailler les chiffres. Et si l’utilisation de l’IA expliquerait en partie cette nouvelle, le porte-parole de l’entreprise, fondée en 2011, a tenu à rassurer : aucun employé à temps plein ne serait concerné. Et les sous-traitants n’ont pas été licenciés : leur contrat a pris fin comme prévu à la fin de l’année 2023, sans qu’un nouveau ne soit conclu pour 2024, a expliqué le porte-parole de l’entreprise à nos confrères.

Selon ce dernier, environ 10 % des sous-traitants et prestataires de la plateforme d’apprentissage ont été « délestés ». La raison : « Nous n’avons tout simplement plus besoin d’autant de personnes pour effectuer le type de travail que certains de ces prestataires et sous-traitants effectuaient. Une partie de ce phénomène pourrait être attribuée à l’IA », a-t-il prudemment ajouté. Il ne s’agit toutefois pas d’un « remplacement direct » des salariés par l’IA, a voulu préciser le porte-parole auprès de nos confrères. De nombreux employés utilisent déjà cette technologie dans leur travail, a poursuivi le responsable. Duolingo comptait 600 employés à temps plein fin 2022, selon nos confrères.

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Des leçons conçues bien plus rapidement avec l’IA, au détriment des travailleurs ?

L’utilisation de l’IA au sein de cette application qui permet d’apprendre les langues étrangères n’est pas surprenante. Duolingo s’appuie sur l’apprentissage automatique depuis octobre 2020. Son programme « Birdbrain » permet notamment d’ajuster la difficulté des exercices en fonction du niveau des utilisateurs. Mais jusqu’en juin 2023, « chaque exercice choisi par Birdbrain était écrit, revu, édité et traduit par des experts humains », précisait l’application, dans un article de blog.

Depuis l’été dernier, les choses auraient changé. L’IA serait désormais utilisée pour créer ces exercices de A à Z. Cette technologie permet de « générer de vastes quantités de contenus pour nos leçons en cliquant sur un (simple) bouton », s’enthousiasmaient les auteurs de l’article de blog. L’argument avait été repris par le PDG, Luis von Ahn, dans une lettre aux actionnaires datant de novembre dernier. Ce dernier se félicitait de l’utilisation, au sein de l’entreprise, de l’IA, présentée comme un outil qui accélère de manière significative la production de contenus.

Concrètement, l’IA générative serait utilisée pour créer des scripts d’apprentissage et générer des voix. En juin dernier, Duolingo assurait pourtant que le système d’IA aurait toujours besoin d’une supervision humaine. Mais l’annonce de ce début d’année suggère qu’il pourrait en être autrement. Avec l’IA, la société aura-t-elle besoin d’autant d’effectifs qu’avant ?