Loin de n’intéresser que la seule diffusion de contenus en bande étroite, le MPeg-4 et son interprétation “microsoftienne” visent à couvrir l’ensemble du champ multimédia, y compris la télévision. Dès lors, on comprend mieux l’enjeu du duel qui animait les débats de l’International Broadcasting Convention à Amsterdam, en septembre dernier.Réunis dans le MPeg-4 Industry Forum (M4IF), les promoteurs de ce standard ouvert présentaient de nombreuses solutions globales d’encodage et de diffusion fonctionnant à des débits compris entre 1,5 et 2,5 Mbit/s, ce qui équivaut, en termes de qualité, à des flux de 4 à 6 Mbit/s en MPeg-2 en MP@ML. Par ailleurs, plusieurs industriels montraient les premiers terminaux d’abonnés en MPeg-4 (chez Philips Digital Networks et Fujitsu Siemens, notamment) fonctionnant en parallèle avec des téléphones 3G ou des PC.Envivio codait des contenus multimédias reçus sur un terminal de Kreatel capable de lire les flux en MPeg-1, 2 ou 4. Le même Envivio démontrait le potentiel interactif du standard associé au middleware Mediahiway, de Canal+Technologies. Pour le M4IF, le développement du MPeg-4 en est, actuellement, au stade du MPeg-2 en 1990. Déjà impressionnantes, les performances devraient encore s’améliorer avec la finalisation du MPeg-4 Part 10 dont le codage vidéo avancé prend en compte les évolutions technologiques de ces dernières années.Cette précision se veut un contre-feu aux prestations remarquables de Microsoft, qui faisait la promotion de son offre Windows Media 9 Series (WM9) à grand renfort de conférences et de démonstrations tonitruantes.
Des améliorations ” spectaculaires “
Le géant du logiciel, qui annonce, lui aussi, des améliorations “spectaculaires” concernant la qualité, la vitesse, ou la multiplicité des débits, ne fait même plus référence aux MPeg-4 dans ses argumentaires réservés aux particuliers comme aux entreprises. Disposant d’une imposante force de frappe en termes de communication et de marketing, Microsoft assure aussi sa position en multipliant les associations.La firme de Seattle, qui aligne déjà plusieurs dizaines de partenaires, a conclu un accord avec PacketVideo, lequel se propose d’utiliser WM9 pour diffuser des contenus multimédias sur des terminaux mobiles. Dans un registre plus large bande, Tandberg travaille sur des solutions WM9 destinées cette fois-ci aux professionnels de la radiotélévision ou des télécommunications, et combinant transfert de fichiers et diffusion de programmes vidéo de haute qualité.L’industriel norvégien prétend avoir obtenu, en laboratoire et à débit égal, de meilleurs résultats avec WM9 qu’avec MPeg-2 ou MPeg-4, estimant pouvoir aussi utiliser la plate-forme logicielle de Microsoft pour des applications de contribution ou de distribution, sur des signaux vidéo montant jusqu’à 5, voire 12 Mbit/s. Tandberg et NTL démontraient aussi, durant l’IBC, la transmission, sous 1 Mbit/s et en qualité broadcast, de fichiers associés à un flux en Streaming vers des véhicules se déplaçant dans Amsterdam. Le match M4IF-Microsoft n’en est qu’à la première mi-temps.
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